"Détruire est beaucoup plus facile que de créer" - P. J. Farmer_

Le second opus d'Univers en main, j'attaque bien évidemment la lecture sans réelle grande attente suite au goût pâteux que m'avait laissé le premier numéro dans la bouche. Cette fois, huit nouvelles en compétition.

Comme pour la chronique du précédent tome, je vais ici développer et donner mon avis sur chaque nouvelle en leur attribuant à chacune une note. La note finale qui apparaîtra alors sur cette critique sera établie en faisant la moyennes de toutes.

Bref... allons-y...

Ce qui se Passa Rue des Serpents ou L'Assassinat du Président Mao tel que l'a Commis l'Auteur à Séville au Printemps de l'An 1992 (Sous Réserve de l'Incertitude Historique quant à la Datation), de Michael Bishop.

[Science-Fiction (Anticipation...) | Thriller]

Première nouvelle du bouquin signée par un auteur classique, connu et reconnu dans le milieu - un bon signe (?).

Si le titre vous paraît à rallonge, sachez que le récit l'est tout autant, ce qui n'est pas forcement une mauvaise chose, mais cela en vaut-il la peine pour ce texte ?

Nous entrons dans l'histoire par une narration très personnelle aux allures de lettre ou de testament. Nous sommes à la première personne et l'auteur nous explique pourquoi et comment il en est venu à écrire ce que vous lisez et tout ce qui va suivre. En effet, la trame se veut structurée en quatre plans distincts bien que continus.

Le premier, tout d'abord narré au présent sert à poser le décor principal, Séville, où le romancier indique avoir vécu durant son adolescence dans les années 60 (je ne pense pas qu'il s'agisse d'une partie autobiographique, même si l'on tend à le croire à la lecture). Commence ainsi un assez long flash-back dans lequel on nous situe lieux et places, personnages secondaires et annecdotes.

La seconde partie, la plus courte, revient elle a une narration présente, celle à laquelle le romancier écrit la partie précédement décrite (ouais, il va falloir suivre, je n'ai pas envie de me répéter). Il nous donne ici, les raisons pour lesquelles il prend sa plume, il s'agit d'un lègue futur pour son bébé fraîchement venu au monde. Si le prétexte paraît quelque peu bancal, une fois cette parenthèse terminée, on a, dès ces premières pages, du mal à comprendre ce qu'il cherche à raconter à l'adulte que sera son fils, hormis les deux-trois annecdotes de son adolescence, rien d'important n'est dit. Cette deuxième partie apparaît plus comme un pont entre la première et la troisième.

Celle-ci d'ailleurs, ne tardant pas à démarrer. Elle est la plus longue et c'est là que l'histoire commence réellement et développe. Elle est écrite au passé et l'action se déroule en 1992 (le futur - cette nouvelle étant datée de 1974).

Au passé ? Et bien oui, car l'auteur écrit d'un futur encore plus lointain afin de donner du poids et du crédit au récit tout en créant une sorte de symétrie avec les deux premiers chapitres (bien que je n'explique toujours pas le deuxième dans cette continuité si ce n'est qu'il apporte de nouveaux personnages secondaires, la femme et l'enfant du héros).

Souffrant d'un "mal du siècle" chronique dans un 1992 où les USA et l'Europe ne communique que très peu et où Franco âgé d'un bon petit siècle est toujours à la tête de l'Espagne à l'instar de son confrère despote, Mao en Chine. Bien que semblant annecdotique, car le narrateur nous inonde d'informations sur ce futur parallèle (passé parallèle pour nous si l'on veut être précis ; eh, oui, je casse le rythme de lecture juste pour faire chier et décourager mon potentiel lectorat), il faut tout de même garder à l'esprit que ces personnalités historiques sont capitales pour la suite de l'histoire (N.D.L.R. : se reporter au titre de la nouvelle).

Convaincu de pouvoir changer le monde, notre personnage (appelons le "Edgar" pour les besoins de ce papier - ce qui m'invitera les répétitions entre "narrateur", "héros" ou "auteur"), retourne à Séville pour assister au passage de Mao dans la ville - escale de choix pour son voyage diplomatique - celui-ci étant venu au pays de la paella pour boire l'apéro avec son vieux pote Franco (oui, apparament les fachos et les cocos sont devenus potes - comme quoi, les points communs finissent toujours par rassembler les gens).

La mission d'Edgar, tuer ce dernier pour améliorer le monde (même si, tel Lorenzacio, il sait sa cause perdue d'avance et que l'on ne nous explique pas vraiment en quoi son monde va être améliorer par cet assassinat).

Après plusieurs péripéties sympathiques à lire, une ou deux incohérences dans la logique même du texte et les apparitions forcées des personnages secondaires de la partie une, le moment fatidique arrive enfin, et je ne vous direz évidemment pas ce qu'il se passe (N.D.L.R. : se reporter au titre de la nouvelle).

Enfin arrive là dernière partie, la conclusion, écrite au présent et se passant plusieurs années après les événements précédement et (très-)brièvement racontés ci-dessus. La partie trois étant ce qu'Edgar est en train d'écrire dans cette quatrième.

Bref... après ce "super" résumé (il donne envie, hein !?), que dire de cette nouvelle ?

Eh bien déjà, ça se lit bien, malgré les rebondissements un peu tirés par les cheveux, les changements de temps et la longueur du générale, ce fut plutôt agréable mais pas inoubliable.

L'ensemble, bien que se contredisant lui-même une ou deux fois se tient bien et nous mène dans une aventure à mi-tempo entre passage rapide et moment se tirant sur la durée, le rendu reste cependant équilibré et la lecture n'en est pas entachée.

Le côté SF reste une toile de fond, bien qu'il s'agissait à l'époque de la publication d'un récit futuriste, il passe aujourd'hui comme le texte d'anticipation le moins futurologique de son temps - faut dire que l'auteur s'est pas mal planté sur le devenir de la surface du monde.

On y retrouve des thèmes classiques, des despotes, une sorte de dystopie, des cyborgs, du complot, etc... mais sans que l'intrigue soit réellement accès sur tout ceci, il s'agit plus d'éléments du décor, le but étant surtout l'objectif d'Edgar qui passe devant tout ce que l'on peut apprendre du paysage, bien qu'en vérité ses raisons restes quelques peu obscures (on peut résumer ça par : "Edgar triste et pas bien dans sa peau, alors Edgar décidé d'aller tuer homme politique"). Mais encore une fois, tout s'enchaîne sans difficulté et avec une fluidité relative. Le tout est plutôt simple à lire et, malgré la longueur, les événements se suivent sans ressort trop prévisible.

Cette ouverture d'Univers n°2 laisse donc une impression sympathique bien que franchement passable. Une chouette lecture oui, mais rien d'essentiel pour le genre, simplement un texte divertissant.

06/10

L'Etoile, d'Arthur C. Clarke.

[Science-Fiction (SF Religieuse)]

Enchaînement rapide avec un autre auteur, encore plus connu que le précédent - l'un des plus connus d'ailleurs - qui nous expose dans ce texte court une SF au questionnement mystico-religieux comme Clarke sait bien le faire (je vous recommande "Les Enfants d'Icare", son meilleur roman, à mon humble avis).

Le pitch est simple.

Des scientifiques reviennent d'une expédition au confin de l'espace connu. A leur bord, notre héros (appelons le "Edgar" car j'ai oublié son nom), astrophysicien (ou quelque chose dans ce genre là) et curé (ou quelque chose dans ce genre là).

Au cours de leur mission, l'équipage du vaisseau tombe sur un élément inatendu qui va remettre en question la foi du protagoniste principal et le plonger dans un profond désarroi.

Le personnage d'Edgar, plutôt attachant bien que très peu développé, se torture crescendo l'esprit tout en nous racontant les tenants et les aboutissants du scénario.

Je peux ici affirmer qu'il s'agit du meilleur texte de ce livre. Bien que très courte, cette nouvelle nous fait voyager, entrer dans un monde crédible bien que purement fictif, nous amène à nous poser des questions et propose une chute plutôt claquante (bien que prévisible quelques paragraphes plus tôt).

Si le romancier a largement fait ses preuves et n'est plus à présenter, on ne peut que souligner le fait qu'il mérite bien ses lettres de noblesse. En quelques pages, il parvient à surprendre et accrocher le lecteur en le conduisant jusqu'au bout de la galaxie.

Vraiment une très bonne nouvelle qui vaut la peine d'être lue et qui à elle seule justifie l'achat d'Univers 02 !

08/10

Le Bruit meurtrier d'un Marteau Piqueur, de Philippe Curval.

[Science-Fiction (Post-Apocalyptique)]

Décidement, c'est une succession d'auteur de renom...

Eh bien que je ne sois pas un grand initié de l'œuvre de Curval, ce récit que je n'ai pas spécialement apprécié sans pour autant le trouver désagreable, ne m'a pas vraiment convaincu à me lancer dans ses livres.

Pour la faire brève nous suivons Edgar (nom d'emprunt suite à l'oubli de celui utilisé dans la nouvelle), un paranoïaque enfermé dans une tour d'ivoire, survivant de l'apocalypse causée par une guerre contre une race alien venue (je vous le donne en mille...) conquérir notre belle planète pour l'avoir dans leur collection.

Edgar, voit le mal partout et se met à tirer sur tout ce qui bouge ou fait du bruit.

Mais, contre son gré, il va devoir faire un petit voyage dont va peut-être dépendre dépendre un enjeu bien plus grand pour l'avenir...

Encore une fois, c’était sympa à lire, mais vraiment pas original même si certains aspects de l'univers développé auraient pû l'être avec un peu plus de détails.

Et, bien que l'histoire soit relativement dense, je ne vois pas quoi dire de pertinent dessus sans sombrer dans un monologue interminable qui n'apporterait rien de plus au propos, je vais donc m'abstenir pour cette fois.

05/10

L'Astronaute Mort, de J.G. Ballard

[Science-Fiction (Anticipation, SF Horrifique (on va dire ça)) | Horreur (SF Horrifique)]

Décidément, ce numéro deux met le paquet sur les grands auteurs !

Je connais peu l'œuvre de Ballard et ai donc vu dans cette nouvelle l'occasion de me familiariser un peu plus avec l'univers de ce célèbre écrivain.

L'histoire prend place dans un futur proche où la conquête spatiale initiée durant les années 50 / 60 a perdue son intérêt. Les gouvernements ayant abandonnés leurs divers projets pour des raisons restant assez obscures (il y a une justification mais elle passe quasiment inaperçue et ai tellement bien pensée par l'écrivain que je l'ai oublié).

Cependant, certains pensant que ce pend de notre histoire est plus important que tout et ne doit pas être oublié, vouent un culte démesuré à toutes les poubelles électroniques que l'on a envoyé au-dessus de nos têtes. A tel point que des groupuscules se sont formés dans le but de récupérer les débris de tout ce qui fini inévitablement par retomber sur Terre.

Nous suivons un homme (Edgar) et sa femme (Edgare) qui ont conclus un marché avec l'un de ces groupes de collectionneurs, en échange d'une ridicule somme d'argent. Les pillards de vaisseaux leur procureront les restes d'un astronaute décédé en mission, dont le corps, resté en orbite une vingtaine d'années, doit retomber dans les jours à venir.

Si ce résumé, bien que bâclé (je vous l'accorde) peut exprimer à la lecture une idée semblant intéressante, la nouvelle en elle-même, bien que ce laissant facilement lire, n'a pas suscitée un énorme intérêt pour ma part.

Bien que partant d'un concept relativement nouveau, l'action se déroule trop rapidement (même pour une nouvelle), la motivation des personnages reste un prétexte bancal durant tout le récit, cela se résumant entre d'un côté une histoire d'amour pour Edgare, de l'autre, une rivalité pour Edgar. Bien sûr, le propos n'est sûrement pas dans le scénario qui n'est qu'une forme pour modeler l'idée, mais, l'idée en elle-même n'a pas réellement de substance non plus. Car oui, si l'on peut de prime abord y voir un début de message politico-je-ne-sais-quoi, arrivé à la chute on se rend bien compte qu'il s'agit simplement d'une histoire. Car oui, bien que la chute soit appréciable et relativement inatendue, il n'en ressort rien, nous sommes loin de ce que sous-entendait potentiellement le texte.

Après, je n'ai rien contre les histoires qui n'ont rien à proposer entre lignes et qui se contentes d'être de chouettes histoires - je pense même que c'est ce que je préfère, ça évite des prises de tête inutiles - mais ce coup ci, on a vraiment l'impression, bien que cette sensation soit très lointaine, que l'auteur veut faire passer un message, alors qu'en fait, non. Et c'est ça qui m'a légèrement déboussolé, je pense. Car la chute, bien que bonne, n'est qu'une chute et se tien hors de tout propos. La sensation procurée n'étant peut-être que le recul que l'on peut avoir par rapport au contexte, pour le coup très visionnaire pour l'époque.

Tout ce que je peux en dire c'est que le tout restait cohérent mais manquait peut-être de punch. Ça se lit facilement mais ça ne restera guère en mémoire bien longtemps.

05/10

Cet Enfoiré de Tarzan dans les Vapes, de Phillip José Farmer.

[Science-Fiction (peut-être...) | Aventure (peut-être aussi... | Parodie (ouais, peut-être également, c'est ce qui semble le plus proche en route cas...)]

Vous avez demandé un autre romancier à succès ? Eh bien vous voilà de nouveau servis !

Farmer est un écrivain que j'aime bien. Classé parmis les plus grands au panthéon de la SF, son nom est une valeur sûre pour les personnes cherchant un bon bouquin du genre sans savoir vers quoi s'orienter.

Mais là... j'ai été déçu.

Cette réécriture de Tarzan à la manière de je ne sais plus qui (un grand auteur américain du XXe), honnêtement ce n'était ni bon, ni drôle comme le promettait le sommaire.

C'était simplement vulgaire et un chouilla beauf sur les bords.

Autant, j'aime la liberté de pouvoir tout dire et ce quelque soit l'opinion. Avoir peur des mots est, à mon sens, une maladie reflétant l'état mental de la société, déclinant de plus en plus rapidement. Mais ici, ce qui est mauvais n'est pas la vulgarité en elle-même, c'est la tentative bâclée de la rendre drôle.

Farmer est connu pour avoir inventé le mélange entre littérature érotique et science fiction, mais là ce n'était ni l'un ni l'autre. Juste une forme de tambouille grossière résumant dans un langage pauvre l'histoire du personnage culte auquel Phil Colins a dédié une chanson. Rien de marrant ici, l'édito d'Univers m'a une nouvelle fois menti ! Autant l'histoire aurait été bien et ce même vocabulaire utilisé de façon à coller avec un élément de l'histoire ça ne m'aurait absolument pas gêné, mais il faut bien avouer que ça ne sert vraiment à rien ici. C'est indigeste, puéril et répétitif.

Ça du Philip José Farmer ?

Mais, heureusement, la réponse semble être dans l'avant propos. Une note en début de texte explique que la traduction ne peut retranscrire toute la subtilité du texte. Et oui, je suppose du coup, que, jeux de mots et références culturelles sont ainsi passée à la trappe. Mais au lieu de tenter de retranscrire au mieux en replaçant les références pour coller à l'écriture, les traducteurs ont apparement préférés prendre parti pour un enchainement pauvre et bas de jurons. Un problème de traducteur donc, que je reprochais déjà au précédent numéro et qui dénote d'un baclage en règle, d'un taf de flemmard (N.D.L.R. : respectueusement de ma part - bien évidemment...).

Très déçu donc par ce texte qui s'annonçait prometteur juste à la vue du nom de l'auteur mais qui est ici entaché par une traduction beaufisée, tentant de rendre hilarants des successions de mots ayant pour champs lexical le dessous de la ceinture. Tant pis.

03/10

Ils Sont Rêve..., Jean-Pierre Andrevon.

[Science-Fiction (Catastrophe Apocalyptique) | Fantastique]

Tien... un nom que je ne connais pas.

Apparement réputé dans le paysage français des années 60 / 70, Jean-Pierre Andrevon nous propose ici une histoire quelque peu étrange à la narration relativement originale.

Commençant dans la chambre d'un enfant voyant apparaître sur son mûr une bête prenant, phrase après phrase, une taille démesurée.

Puis, paragraphe après paragraphe, nous passons d'une scène à une autre, suivant chaque fois de nouveaux individus. Gens ordinaires, qui vont être amenés chacun leur tour à croiser la route de cette(ces ?) bestiole(s) de la fin des temps.

C'est dans le quotidien que chacun se retrouve frappé, tous paraissant venir d'une région différente de la planète, nous les retrouvons finalement à Paris, réunis tous ensemble dans un monde peu à peu bouffé (littéralement) par l'étrangeté de ce(s) monstre(s).

Facile à lire et sympathique bien que rien d'extraordinaire ne ressorte de l'ensemble, pas même le scénario de base, cette nouvelle s'est laissée dévorer. La narration épisodique, passant d'un lieu à un autre, apportant de nouveaux personnages et leurs passifs à chaque nouvelle mini-partie ayant la force de renouveller l'intérêt toutes les trente phrases. Bien-sûr, cela aurait sonné comme redondant et serait devenu imbuvable sur la longueur d'un roman, mais pour les quelques pages de cette nouvelle cela se tient et casse le rythme du recueil en lui donnant un moment de répit humble, sans prétention d'être meilleur que le reste des textes présents, mais ayant au moins le mérite d'apporter de la fraîcheur et d'essayer quelque chose d'atypique tout en restant simple.

Agréable donc, bien que pas inoubliable et un peu faiblard sur le plan de l'histoire.

06/10

Fiche d'Exploration Spatiale : Résultat de l'Examen d'Entrée dans la Fédération Galactique : Planète Terre..., Forrest J. Ackerman.

[Science-Fiction (Anticipation, Space Opera)]

Que dire ? Tout est dans le titre, ce dernier était la seule phrase apparaissant en tête de page de la "nouvelle", avec en dessous une lettre manuscrite indiquant que la Terre n'a pas réussi l'examen d'entrée.

Sûrement très politique dans la démarche, pessimiste dans l'esprit et rebel autant que peut l'être un gamin de 15ans, Ackerman (oui, encore un écrivain classique), réalise là ce qui s'apparente plus à une planche de BD de presse.

Rien d'extraordinaire ni d'original, l'idée ayant était prise, reprise, faite et refaite un million de fois tout au long de l'histoire de la SF.

Une page qui ne servait pas à grand-chose, mais qui a dû faire caustiquement sourire toute la plèbe boboïste de son temps, qui y a sûrement trouvé un axe de réflexion et un cracha audacieux sur je-ne-sais-quel concept préétabli qu'ils détestent (N.D.L.R. : merde... ce n'est que depuis peu que les bobos lisent SF et BD... - Merci donc, d'actualiser mon propos ci-dessus en le lisant au présent).

De la branlette en somme.

04/10

La Tête et la Main, Christopher Priest.

[Science-Fiction (Speculative Fiction, SF Horrifique) | Horreur (Porn' Torture, SF Horrifique)]

Bien que tout jeune sur le marché au début des 70's, Priest est aujourd'hui un autre romancier ayant participé à la grandeur de la SF.

Il nous propose pourtant ici un texte maladroit, écrit à tâtons, au scénario bancal et au concept flirtant avec la série Z.

Ce qui s'annonce comme au début une histoire dystopique, passe en quelques paragraphes à l'introduction d'un complot avant de se raviser en histoire de gloiriolle pour se finir en un n'importe quoi bâclé.

L'idée aurait pu être très cool : une population mondiale se délectant de spectacles atroces. Ça aurait pu être une forme de Hunger Games avant l'heure.

Ici, nous suivons une star du spectacle vivant (que nous nommerons "Edgar" pour des besoins techniques), connu pour vendre son corps... plus précisément, un maso qui est devenu très riche et très célèbre en s'automutilant devant public. Mais attention, pas de petites scarifications ou se genre de petites coupures de fiottes, non, lui il fait dans le grandiose en se coupant les membres en entier, en s'arrachant steaks et côtelettes, et se perçant œils et testicules, ouais, du show de professionnel !

Si le propos s'était développé autour d'un tapage médiatique ou du point de vue d'un fan ça aurait pu être intéressant. Mais pour le coup, le fond changeant de direction discrètement plusieurs fois en cours de route (à croire que l'auteur était en panne d'inspiration et avait une flemme colossale de réécriture certains passages), le rendu n'apporte rien, ni émotion, ni interrogation, ni la satisfaction d'avoir lu quelque chose de sympa à défaut d'être intéressant.

Autant le dire maintenant avant que je ne m'emballe et n'en écrive des caisses (oui, c'est une façon comme autre de justifier une flemme grandissante qui, soit dit au passage, est à l'image de ce récit), c'était nul.

A la fin Edgar se suicide par décapitation dans une salle bondée de monde, étrangement le public panique, lui qui avait pourtant payé pour voir du sang. Du coup, j'ai pas bien compris la chute qui sonne simplement comme une incohérence vis-à-vis de la continuité. Eh oui, j'ai décidé à la dernière minute de rajouter se paragraphe dans le seul but de gâcher la fin de l'histoire (N.D.L.R. : il n'y a pas de quoi, c'est cadeau !).

02/10

Au final nous obtenons :

6+8+5+5+3+6+4+2=39 | 39÷8=4,8 ; soit un résultat moins bon que pour le premier numéro. Pourtant ce volume m'est apparu comme plus fluide et plus sympathique dans l'ensemble, ceci étant sûrement dû au fait qu'il présente moins de textes dont un, le premier, s'étalant sur la longueur et un autre ne prenant de place qu'une page. Ça avait l'air compliqué de dresser les sommaires chez J'ai Lu à l'époque !

05/10 donc, en arrondissant au plus proche, pour un livre qui s'est tout de même laissé lire, il faut bien l'avouer, bien que son contenu reste très mitigé.

ubik48
5
Écrit par

Créée

le 31 mars 2024

Modifiée

le 31 mars 2024

Critique lue 8 fois

ubik48

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