Auvers-sur-Oise, France, quelque part dans un champs. Un jour d'été comme un autre où Vincent part avec son chevalet, ses pinceaux et ses couleurs, s'inspirer de la nature qu'il entoure. Un bruit assourdissant retentit. Vincent est blessé, une balle dans l'estomac. Tous les spectateurs crient au suicide et pourtant...


Vincent qu'on assassine retrace les deux dernières années de ce grand peintre. En 1888, il avait très peu de succès et ces toiles, tels que la série des Tournesols, ne trouvaient pas d'acheteurs. Son frère, Théo, tente comme il peut de subvenir à leurs besoins. Mais quand même la peinture coûte cher. Plus personne ne veut leur faire de crédits, il faut agir.


Vincent va alors créer un projet : celui de la maison jaune. Une maison d'artiste où n'importe quel peintre peut venir y trouver son compte et faire la connaissance d'autres confrères. Le premier a y venir n'est nul autre que Paul Gauguin. Dans le livre, il est perçu comme vaniteux, un prétentieux qui ne croit qu'il est le meilleur et le plus grand génie de son époque. Sa relation avec Van Gogh va être étrange. Paul est décrit comme un adulte responsable, comme un père pour Van Gogh, tandis que l'artiste qui a peint La Nuit Etoilée est vue comme un enfant, déboussolé par ce qui l'entoure. Leur relation, était pour moi, plus que malsaine. On ressentait que Gauguin prenait un malin plaisir à dénigré le néerlandais pour tout et n'importe quoi. Vincent, lui, subissait et n'osait dire ce qu'il pensait car Paul était un atout trop précieux qui aurait pu sortir Théo et son frère des dettes.


J'ai également trouvé que Théo était un drôle de personnage. Dans tout ce que j'ai pu lire sur lui, on le décrit comme celui qui vendait les œuvres de son frère, un précurseur dans l'adhésion de l'art de son frère. Certes, c'est vrai qu'il a été l'un des premiers à croire dans les talents de Vincent. Cependant, il en reste pas moins un crétin. Je m'explique. Comme vous le savez sans doute, Vincent a eu des problèmes de santé mentale assez important, qui sont également racontés dans le livre. Au lieu de soutenir son frère, Théo a eu des propos très acerbes sur lui : lorsqu'il évoque qu'il appellera son fils comme Vincent, il nous dit également : " J'espère que ce Vincent Willem vivra, lui". J'ai beau ne pas avoir de frère, ce propos est grave. Plus que grave.


Comme expliqué plutôt, ce livre est avant tout une traversée de la santé mentale de Vincent. On suit sa descende aux enfers, ses différents changements d'hôpitaux et les différents médecins, qui tentent, tant bien que mal, d'aider notre artiste. Je pense que le moment le plus touchant du livre, et qui explique bien des choses, et de savoir que Vincent a eu un grand frère qui s'appelait, tout comme lui, Vincent Willem, qui est pratiquement né à la même date que lui, à une année près, et qui est mort. Ses parents le forçaient à aller chaque dimanche sur la tombe de ce grand frère, et d'ainsi voir son propre nom gravé sur une tombe. Quoi de plus déstabilisant et morbide pour un enfant. Il a toujours eu l'impression d'être un remplaçant de son frère. Pour lui, c'était normal qu'il ne réussisse pas en peinture, vu qu'il n'était qu'une copie. J'ai éprouvé beaucoup de compatissance lui. On montre qu'il n'était pas qu'une personne dans un hospice, mais également un humain qui manquait cruellement de confiance en lui. Il a toujours essayé de cacher ses tourments comme il le décrit si bien : " La seule loi est de s'adapter, de façon à vaincre".


En d'autres termes, ce roman est une bonne base pour ceux et celles qui aimeraient comprendre un peu plus la psychologie de ce peintre magistral.

Margaret_Keating
8

Créée

le 18 juin 2023

Critique lue 26 fois

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