Le vocabulaire est très riche surtout concernant le champ lexical de la faune et la flore benthique, je suis sûr que des mots tels que byssus, cochyologie ou encore zoophyte ne poserait aucun problème à un biologiste marin, c’est ce qu’on appelle le syndrome de l’expert, c’est-à-dire déconsidérer l’inculture dans un domaine de son interlocuteur et parler comme s’il en savait autant que soi, donc cela relèverait plutôt du verbiage jargonique comme descriptions , néanmoins cela ajoute un caractère pittoresque et une authenticité incroyable. Je soupçonne Jules Verne d’être délibérément rédhibitoire en faisant citer le rang taxonomique (c’est-à-dire famille, ordre, classe, genre, et cætera) à un des personnages et en donnant sans cesse les latitudes et les longitudes mais abandonner la lecture serait passer à côté de la formidable misanthropie du non moins mystérieux Capitaine Nemo et l’éprouvante claustration de ses captifs.