Maintenant que j'en ai terminé avec les histoires d'Hypothétiques, je ne peux faire autrement que de voir la trilogie dans son ensemble. Robert Charles Wilson a construit sa saga avec soin et j'y vois une logique simple.
L'exceptionnel "Spin" nous montrait l'humanité dans son ensemble aux prises avec un élément impromptu venu de l'espace, un premier contact avec les Hypothétiques qui soulevait de nombreuses questions.
Sa suite "Axis" changeait d'échelle pour ne parler que d'un groupe restreint de personnes dont la vie se vouait à la compréhension des Hypothétiques et à chercher leur contact. Notre compréhension, comme la leur, des phénomènes qui touche les humains évoluait dans ce tome. Mais aucune réponse n'était donnée.
Et enfin "Vortex", je vois cette conclusion comme une synthèse des deux précédents. Cette fois-ci, c'est par le truchement d'une mégalopole mouvante que toute la vérité éclate.
Je ne parlerai pas plus avant du coeur de l'intrigue, après trois tomes et des centaines de pages il serait dommage que je vous dise qu'en fait les Hypothétiques sont des réincarnations fantomatiques des Gengis Khan et Merlin l'enchanteur, ou bien que "tout ceci n'était qu'un rêve"... (ce n'est pas un QCM).
Dans la construction du roman Wilson reste fidèle à ces préceptes, l'action est décentrée sur des narrateurs proches de l'intrigue mais jamais vraiment acteurs principaux. Etonnement, l'ambiance WiIlsonienne douce et mélancolique des romans de l'auteur m'a manquée, alors que les élans épiques perdus dans "Axis" sont de retour. Après réflexion, je crois que c'est la vraie force du premier tome, rassembler toutes ces qualités de style et d'intrigue, malheureusement éclatées dans les suivants.
A l'instar de "Spin", on retrouve un séquencement des chapitres mélangeant narration, époques et personnages pour retrouver une cohérence à la toute fin lorsque tout est éclairci.
Bien que "Spin" se suffisait à lui même, Wilson en a fait une saga et il fallait une conclusion. Le second tome peinait à garder une tension ce qui lui donnait malheureusement un aspect "utilitaire". "Vortex" conclue avec brio l'histoire et on le referme avec un petit pincement, "Spin", c'est fini. 8/10