Un livre de survie qui pose des questions pertinentes dans une anticipation proche et documentée.
Qui dit survie dit ultra-violences. Car quand arrive le besoin de survie dans une société surpeuplée et en manque de fondamentaux (eau, sécurité, etc.) tout part en couille. Le spectre est complet, de la violence réflexe, bestiale au niveau de l'individu indigent à la violence froide, sordide et calculée des puissants en passant par la perversité et l'horreur absolue de petites mains au service de ces puissants.
Des questions pertinentes car la comportement humain face à des conditions données est analysé de façon ouverte et sans faux-semblants. C'est un livre ou personne n'est bon ou mauvais par nature ; le parcours de vie, les circonstances, la pression, la peur, l'enfance,... chaque individu à des circonstances qui font que, qui rendent les actes un rien compréhensibles. Quant au pardonnable et à l'impardonnable, c'est une autre histoire.
Une anticipation proche et documentée car, comme le rappelle l'auteur à la fin du livre, tout part de documentaires et de travaux de différents chercheurs sur la situation climatique et les ressources actuelles de la zone géographique concernée avec des projections "plausibles" (scientifiquement parlant) à moyen terme. (à lire: "le chasseur de tamari", nouvelle préfaçant en quelque sorte ce livre. Dans le recueil "La fille-flûte").
L'essence même de l'anticipation est là : la projection du présent dans une des branches du futur "plausible". Et il faut de la force de réflexion, du talent et beaucoup, beaucoup de documentation pour que l'ensemble ne bascule pas dans la fantaisie. Ce qui n'est pas du tout le cas ici.
Un drame climatologique avec ses jeux de pouvoir, ses jeux d'argents, ses laissés-pour-comptes, ses profiteurs et puis en toile de fond toute la masse migratoire qui cherche à échapper au purgatoire.