J'ai préféré ce livre au plus reconnu Candide. Pourquoi ?
Déjà, le ton moins ouvertement polémique rend cette histoire un brin plus sobre et plus modeste. Bien sûr, c'est un conte, avec un orientalisme prononcé et des situations invraisemblables, mais le fait est que Zadig est il me semble moins rocambolesque que le Candide.
Ce livre donc met en scène les péripéties d'un homme sage, modèle du self made Man a l'ancienne, c'est à dire se réalisant dans le monde par le mérite de ses connaissances et de ses vertus. La dimension romanesque est assumée, avec les nombreuses péripéties et les emprunts au roman amoureux. Par ailleurs, le merveilleux à une bonne part dans le récit, et i y a également une certaine sensualité, qui se fait discrète cependant. L'histoire avance bien et est intéressante, car le roman est un peu un roman d'apprentissage, ou les péripéties que traversent le héros impliquent le lecteur. Loin detre une simple histoire, le livre invite souvent à réfléchir sur le pouvoir, la morale, la religion, le mérite personnel... Ces réflexions philosophiques sont très agréablement amenées car illustrées par des exemples concrets, mais Voltaire ne sacrifie pas du tout la profondeur, et le terme de conte philosophique est vraiment adapté.
Un auteur controversé qui offre pourtant ici une lecture agréable, moderne, intéressante et prometteuse. Une incitation au rêve et à la réflexion.
14/20