Pour ceux qui douteraient de la supériorité de la musique sur toutes autres formes artistiques, peinture, littérature, photographie ou cinéma, Led Zeppelin vous présente sa vision du paradis. Fermez les yeux et écoutez.
https://www.youtube.com/watch?v=D9ioyEvdggk
Comment concevoir plus grande économie de moyens que la musique de Jimmy Page pour décrire l’indicible ? Oubliez le lion jouant avec l’agneau du jardin d’Éden, les houris et les fleuves de lait, de vin et de miel des soufis, les chérubins et séraphins potelés gazouillants dans les volutes mièvres des baroques, les longilignes jeunes femmes pastelles des préraphaélites, les levers de soleil éthérés sur Gaya de l’ère du Verseau...
Une guitare sèche, une flute à bec, une basse, une batterie et la voix lointaine et plaintive de Robert Plant. Vous y êtes.
There's a Lady who's sure all that glitters is gold.
And she's buying a stairway to heaven.
And when she gets there she knows if the stores are all closed,
With a word she can get what she came for.
Composées selon la légende en une nuit d’écriture automatique, les paroles de Plant ne veulent objectivement pas dire grand-chose. Une femme riche et individualiste cherche la voie qui mène au paradis, elle s’offre un escalier divin, mais s’égare en chemin. Il lui suffisait de suivre le joueur de flute... Reprenons.
Les arpèges d’une flute et une guitare acoustique s’entrelacent dans une mélodie inoubliable et d’une simplicité divine, elles nous transportent vers la contrée parfaite, la cité dans les cieux, le paradis du rock. Stairway to Heaven est une longue ballade de 8 minutes et une invitation à gravir l’échelle céleste.
Les suaves accords d’une guitare électrique se substituent à la guitare sèche pour donner la mélodie. Tendez l’oreille, la batterie entre en scène, tout doucement. La femme riche hésite. Soudain, un break violente l’assistance médusée : l’heure du choix est venue. Le paradis, ce n’est pas si simple. La ballade se mue en rock, la promenade en épopée. Vous êtes aux portes du ciel. Les grilles s’entrouvrent. Survient le long solo de maître Page... et l’explosion ultime. Réuni, le groupe se fait hard-rock ! Les mots me manquent... La femme riche renonce et se retire. Dommage
When all are one and one is all,
To be a rock and not to roll.
And she's buying a stairway to heaven.