https://www.youtube.com/watch?v=usNsCeOV4GM
I’d love to turn you on
La gueule de bois. Comme si une énergie négative s’efforçait, à grands coups de tête dans le mur, retentissant comme une cacophonie grandissante et démesurée, de me ramener vers une réalité hideuse, une lucidité impensable même dans mes pires cauchemars. La morphine du quotidien ne fait soudain plus effet, me laissant quelques temps hagard. Les angoisses ainsi délivrés peuvent prendre à la gorge, projeter au-dessus de soi-même pour y voir… Pas grand-chose.
He didn’t notice that the lights had changed
L’expérience humaine est infinie car affectée par chaque chose perceptible. De la brise automnale du bord de mer à l’espoir vain d’une relation durable, on est perpétuellement façonné par ce qui nous entoure. Mais ironiquement, quel que soit la hauteur du précipice qui nous entraîne, c’est le plus anodin qui prend toujours le dessus. Lorsque la sincérité s’efface aux profits de faux-semblants haïssables, on serait bien tenter de tout foutre en l’air. Tout regretter, tout rejeter à bloc, et au lieu de passer le cap, s’entraîner dans une boucle régressive et morbide qui ressemble cruellement à la vie de tous les jours.
Woke up, fell out of bed,
Dragged a comb across my head
Pourtant « Chassez, le naturel, il revient au galop ». La vie est pavée de désillusion, de désirs jamais avoués et/ou jamais satisfais, d’occasions manquées et d’égoïsme jamais assumé. Mais la vie, c’est aussi une harmonie qui, la plupart du temps, apporte la sérénité. La futilité a d’extraordinaire son indéboulonnable présence, et l’inexplicable réconfort qu’elle procure à chaque instant. Se réjouir d’une vie ordinaire, avec quelques hauts et souvent des bas, ce n’est pas s’en résigner, c’est l’accepter et prendre conscience de son incalculable préciosité, plutôt que de son apparente absurdité.