Une chanson de Barbara qui semble sortir du néant pour retourner au néant. Comme un rêve qui surgit soudain d'un repli de la mémoire pour y retourner.
La chanson démarre sur une première strophe a cappella ; la contrebasse colle au rythme de la chanson dès la deuxième strophe entrainant à sa suite une batterie et une guitare. Le rêve se précise appelant le souvenir d'amours adolescentes dans le bois de Saint-Amand où les cœurs s'affolent dans un rythme endiablé autour des arbres. Puis, les instruments se taisent lentement à l'approche de la dernière strophe où la voix de Barbara, à nouveau seule, s'éteint peu à peu.
Chantée sur le ton d'une comptine à la tonalité légère, la chanson ne doit pas nous leurrer. À peine Barbara nous parle d'amour, qu'elle en évoque le départ et la fin. Seul reste l'arbre, témoin du souvenir amoureux, que veut rejoindre Barbara à sa mort …
On ne sait pas vraiment où se trouve ce bois de Saint-Amand dont le nom me semble relever plutôt du jeu de mots. On sait cependant que lors de son adolescence, pendant l'Occupation, Barbara était cachée avec sa famille dans l'Indre et dans l'Isère avec, à proximité, de nombreux bois.
Pour finir, j'aime beaucoup la voix de Barbara dans cette chanson où elle mêle fragilité et tendresse en particulier dans les deux vers suivants ; on y noterait presque un tremblement sur la dernière syllabe du mot Saint-Amand …
Y a nos quinze ans qui s'affolent
Dans le petit bois de Saint-Amand
https://www.youtube.com/watch?v=gWTDseuK554