Avec élégance (bonus 2003) par EIA
Le morceau est un exercice de sobriété relativement rare chez Brel.
Il pose ici sa voix sur une ritournelle au piano, composée de quelques notes, deux ou trois, inlassablement répétées, comme le symbole du Temps qui passe, la marotte du belge, qui parle ici de vieillir, encore une fois.
Plus exactement il parle de ce faux semblant du cinquantenaire qui se voit vieillir dans les yeux de tous, des "ravissantes", dans les yeux de qui il voit que " cinquante ans c'est la province" ; de cette mémoire qui échappe, de ce corps qu'on ne contrôle plus, de cette sensation de "décadence". Mais il ne faut pas montrer tout ce qu'on sait, tout ce qu'on sent sur soi, il vaut mieux "être désespéré mais avec élégance".
Cette chanson est restée inédite jusqu'en 2003, éditée dans une compilation, "Infiniment". Elle faisait partie de chansons qui aurait été prête à sortir du vivant de l'artiste, chansons qu'il a demandé à ce qu'elles soient gardées jusqu'à avoir son feu vert.
En gardant ceci à l'esprit, cette chanson sur la cinquantaine "désespérée" mais digne résonne comme l'expression d'une peur, d'autant plus forte qu'on sait que l'artiste est mort avant ses 50 ans, à 49 ans très exactement. Il aura échappé à cette vieillesse tant redoutée.
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