http://www.youtube.com/watch?v=NfwW76JzVQI
Ah Jacques, Jacques, Jacques...
Pour bien faire cette critique il faut qu'une fois de plus je vous explique mon rapport à cette chanson : c'est une des chansons, tous artistes confondus, que je chante le plus souvent, à tue-tête et à pleins poumons, dès que j'ai l'impression d'être seule.
Enfin, chante... Joue. Joue est un terme plus exact en ce qui concerne cette chanson et c'est d'ailleurs pour ça que je vous ai mis en lien une vidéo de Brel la chantant.
Brel dresse ici le portrait d'une famille bourgeoise, qu'il commence par singulariser ( l'ainé, le rouquin) , puis par englobée ( les autres ), pour se rapprocher de lui ( Frida, son amour), et pour enfin généraliser à l'ensemble des familles bourgeoises ( "il faut que je rentre chez moi." )
L'orchestration du morceau accompagne cette évolution. Quelques notes de piano seulement pour toiser L'Ainé et Le Rouquin, l'accordéon pour enrichir Les Autres, et une musique qui se densifie pour parler de Frida.
A jouer, cette chanson est un délice. Et Brel visiblement la savoure.
Il a des réflexes de comédien à une époque où il ne l'était pas encore. Ces gestes, il les fait soit avant de décrire, soit très synchrone avec ce qu'il dit, ce qui fait que le geste n'est pas une redite, que le public sent que le geste est senti, que l'interprète est habité, que le texte vit en lui.
Je dirais d'ailleurs que pour ce qui est des lives, si j'ai souvent été déçue par la différence entre ce que propose un artiste en studio et ce qu'il fait sur scène, je ne l'ai jamais été par Brel.
On a aussi souvent l'impression que les chansons de Brel sont "grandiloquentes", dans le sens accompagnées d'une orchestration complexe, alors qu'elle est en fait souvent très simple.
Je vous ai dit que j'aimais Jacques?