Le jour où j'ai découvert la récupération inouïe que certaines personnes "bien intentionnées" faisaient de cette chanson pour démontrer que Brassens était un chrétien sans le savoir, je me suis dit que Brassens était mort une deuxième fois et qu'a minima, il devait se retourner dans sa tombe au cimetière de Sète.
Qu'il y ait de l'analogie, pourquoi pas ! Mais restons prudents quand même car il faudrait admettre que Brassens se serait amusé ainsi à remplacer la personne de qui vous savez par un marginal sans feu ni lieu … Osé quand même si on va jusqu'au bout du raisonnement !
D'ailleurs sur ce point, Brassens qui refusait d'appartenir à toute chapelle, secte ou association répondait par plusieurs chansons dont "tempête dans un bénitier" ou encore "mourir pour des idées"…
Dans les faits, alors que Brassens s'était évadé du STO et était en fuite, il s'était réfugié à Paris chez Jeanne à laquelle il consacra une très belle chanson du même genre et qui est aussi l'Hôtesse de la chanson. Pendant cette période, dans la même rue que chez Jeanne, il y avait un marchand de bois, vins et charbon originaire du Cantal (comme il se doit) qui lui faisait très régulièrement crédit. Une autre piste serait que l'auvergnat soit une synthèse du bistrot et du mari de Jeanne (l'Etranger ou celui qu'on ne connait pas).
Le point intéressant de cette chanson c'est qu'au-delà des "croquantes et des croquants, tous les gens bien intentionnés", c'est un auvergnat qui tend la main dont on sait qu'il porte pourtant une belle réputation de rustre et d'avare. J'en sais quelque chose puisque le berceau de ma famille est un petit village du Puy-de-Dôme et qu'il parait, j'ai de qui tenir …
Elle est à toi cette chanson,
Toi, l'Etranger, qui sans façon
D'un air malheureux m'a souri
https://www.youtube.com/watch?v=rrZPVQN8QDY