Un goût de revenez-y
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Battement synthétique à 3 temps, ici quand les choses sont arrondies et adoucies c'est qu'on les étouffe, tout s'installe peu à peu, les instruments rentrent un à un comme dans une pièce. Mais on reste dans le pauvre, et un peu sale. C'est précis et minimal, mais pas "soigné", c'est toute la marque de TG, c'est envoyé. L'implacable plutôt que l'impeccable. Et la voix semble s'ennuyer un peu, lasse, on pourrait considérer qu'entre 30 secondes et 2 minutes il ne se passe rien, des salves de guitare, on s'installerait dans une forme d'horizontalité. Puis durant la troisième minutes la tension monte peu à peu, construction insidieuse pour nous cueillir avec le paroxysme des cris de 2'50. On vous avait montré des bouts de chair autour d'une colonne vertébrale, on vous montre soudain les poumons et le cœur, tout palpitants ! On ne sait si elle et ils ont écouté Artaud. Plateau : les synthés chantonnent plus que la voix, et semblent tout aussi organiques qu'elle ! La même note marque sans cesse le rythme, on pourrait nommer cela une pédale mais il n'y a que deux accords, les notions d'harmonie sont présentes dans le reste de l'album mais dans ce morceau c'est une addition de voix, comme dans le médiéval. Les dernières vagues déposent des blips saturés sur le rivage, d'ailleurs le groupe sur la pochette pose à côté d'une falaise maritime, avec une allure faussement inoffensive. C'est la musique du Sens critique, inquiète même lorsqu'elle affirme, la musique qui affirme comme unique certitude, que vouloir convaincre est presque ce qu'il y a de plus violent.
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Créée
le 29 août 2020
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