1975, à 23 ans Renaud n'a presque jamais mis les pieds hors de Paris - et à fortiori de France - et écrit une chanson à charge contre les français coupables de tous les vices, coupables même de fêter Noël (les cons). Bref, des écrits banals pour un révolté franco-centré relativement ignorant et qui imagine l'herbe du voisin plus verte que la sienne.
Là où Brassens chantait son dégoût du nationalisme et des patriotes sans distinction d'État, Renaud se concentre sur la seule France et prête à nos voisins des vertus idéalisés. Si en 1975 on pouvait comprendre ces élans du coeur d'une grande naïveté, le voir chanter la même chose 30 ans plus tard me fait toujours un peu de peine car il est triste de constater que Renaud, malgré d'immenses qualités, n'a jamais dépassé le stade de la révolte étudiante bête et méchante et fait passer des messages qui, avec le temps, confinent à la malhonnêteté intellectuelle.
Et pourtant, j'adore Renaud.