Définir "commercial"
Suite à un effort de déconditionnement culturel, me voilà forcé d'écrire une critique positive sur un morceau que je n'ai ni aimé, ni détesté. Et pour commencer par les défauts, histoire d'être...
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le 6 avr. 2017
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Suite à un effort de déconditionnement culturel, me voilà forcé d'écrire une critique positive sur un morceau que je n'ai ni aimé, ni détesté. Et pour commencer par les défauts, histoire d'être totalement honnête, cette absence d'émotion est bien ce qui caractérise le morceau. A l'écoute, l'instrumentale simpliste et le rythme agaçant ne le sont pas au point de vous faire haïr la chanteuse. Ils sont justes... quelconques. Simplistes. Sans effort et sans originalité réelle. Donc n'allez pas vous mettre en tête que les qualités que je peux y trouver valent d'aller l'écouter. Or, pourquoi est-ce que ça n'en vaut pas la peine? Parce que la musique est un art et qu'à ce titre, elle est sensée chercher à se renouveler. Ce que n'a pas l'intention de faire ce titre. Du coup, la question devient comment peut-on trouver des qualités à quelque chose qui s'obstine à être le plus générique possible, dans un référentiel qui exigerait le contraire pour y être qualifié de "bon". Et je vous rassure, je n'aurais pas besoin de quatre heures pour y répondre, deux paragraphes suffiront.
Alors quelles sont ces fameuses qualités? Pour le comprendre, sortons un peu des sentiers battus : ok, la musique est d'abord un art, et est donc affaire de proposition et d'esthétisme. Mais depuis les succès monstrueux des Beatles et des Doors dans les années 70 (et de leurs aînés du temps du vinyl) et la transformation du marché via le disque et la radio, la musique est aussi devenue une industrie. Donc un système dirigé par des gens dont le but est avant tout d'être rentables, quittes à rogner un peu sur la qualité des unités individuelles que l'on vend, au profit des quantités.
Et là, tous les choix artistiques s'expliquent. La mélodie simple et répétitive rentre dans votre tête jusqu'à ce que vous vous surpreniez à la murmurer, car il est important que tout le monde sache ce qu'est ce morceau, même instinctivement. Le thème de l'homosexualité, présenté sous un angle dégradant pour les homosexuels comme pour ceux qui sont juste attirés par un membre de son propre sexe, est là ou bien pour surfer sur une mode du "libère-toi, vas-y, assume-toi et soit trop une folle", ou bien pour créer un scandale qui fera de la pub gratuite. Et l'aspect général s'adresse clairement aux adolescents, un âge où l'esprit critique est aussi rare que l'instinct grégaire est fort, histoire de maximiser les ventes sans trop forcer.
En quoi sont-ce des qualités? Et bien sous un angle purement commercial, tout cela est malin, car optimisant les ventes et rassurant les actionnaires. Ça ne marchera jamais sur le long terme? Bien sûr que si. Parce qu'à force d'être bombardés de musiques du même acabit, on manque d'éléments de comparaisons et l'on finit par considérer cette médiocrité comme normale. Du coup nos goûts diminuent en exigence, augmentant du même coup le nombre de gens qui écouteront ce titre, contribuant à multiplier les musiques génériques... Cette réaction en chaîne finit donc par modifier le référentiel lui-même, créant un cercle vertueux pour le marketing!
Oui, moi aussi ça me rend triste...
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le 6 avr. 2017
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