La mort est un thème récurrent chez Brassens qu'il appelle de différentes façons, la camarde, la faucheuse par exemple, avec laquelle il faut ruser pour en retarder l'échéance (mourir pour des idées) ou se trouver un petit coin tranquille pour y reposer (la supplique pour être enterré sur la plage de Sète).
Mais rarement elle n'est aussi présente ni aussi personnalisée que dans "Oncle Archibald" qui la rencontre fortuitement alors qu'il est train de poursuivre un voleur qui lui a chipé l'heure. Parce qu'il parait que la Mort arrive toujours à son heure …
"Sa majesté la Mort" se révèle rapidement n'être qu'une prostituée (qui couche avec tout le monde) que l'oncle méprise et refuse au motif qu'il préfère les femmes "un tantinet rondelettes" et non "décharnées".
Pas contente, la Mort ne lui donne pas le choix et brandit sa grande faux. C'est une fois que c'est fait que la Mort tente de séduire l'oncle au point que ce n'est plus une femme de petite vertu puisque Brassens parle d'hymen et même de noces … Amusant, ce rapport de haine et de séduction où l'oncle tente de s'imposer face à la Mort avant de lâcher complètement prise et de la suivre "bras d'ssus, bras d'ssous". Oui, mais pour "je ne sais où" …
Cette chanson me fait toujours penser à plein de choses à propos de cet évènement fatal auquel il semble (très) difficile d'échapper.
Au conte du vizir qui fuit la Mort à Bagdad en se rendant au plus vite à Samarcande. Où la Mort, étonnée, demande au Vizir : pourquoi nous sommes-nous vus à Bagdad alors que nous avions rendez-vous à Samarcande ?
À "Orphée" de Cocteau où la Mort (Maria Casarès) tombe amoureuse d'Orphée.
Aussi, au mythe de Faust où le vieux professeur tente de négocier non pas avec la Mort mais avec le Diable.
https://www.youtube.com/watch?v=yWQ1v7-eTB0