La première impression, entre pochette moche et titre aux airs faussement emo, n'est pas des plus engageantes. On croirait à la punchline d'un gothique de 16 ans en plein crise d'ado, typiquement le genre de profil que les metalleux de longue date ne souhaitent pas retrouver.
La deuxième impression, celle de l'écoute, se paye d'autant mieux le luxe de créer la surprise. La structure de Ready to Die peut paraître plutôt banale, son exécution en équilibre parfaitement les défauts. Notamment de la part de la ligne mélodique, loin de l'impression de surémotivité qu'adopterait n'importe quel groupe de metalcore un peu commercial. Elle table forcément un peu dessus, mais impose l'entrain dès ses premières notes douces et rythmées en introduction. Sa vitesse d'exécution, ses variations en accord avec la structure du morceau, leur tonalité produisent paradoxalement une étonnante catharsis : loin d'être déprimant, ce morceau donne incontestablement la pêche !
On pourrait reprocher ce qu'on veut à Andrew W.K., entre un certain consensualisme, son image de jeune rebelle en plein retard de croissance, son manque d'authenticité ou l'indigence de paroles faussement provocatrices... Peut-être autant de raisons pour lesquelles il s'est davantage fait un nom dans la scène mainstream que metal.
Pour autant, Andrew W.K. applique sa propre recette, et elle fonctionne. Que ce soit pour exaspérer les puristes ou filer la banane aux moins exigeants, n'est-ce pas d'ailleurs une certaine caution d'originalité ?