Chanson inhabituellement longue de Georges Brassens que j'ai toujours beaucoup apprécié.
D'abord les images poétiques qu'elle transporte à travers un vocabulaire à la fois sobre et recherché. Puis le style mélancolique pour sa ville natale dont il parle avec beaucoup de tendresse et une délicieuse ironie.
De la tendresse exquise :
"Je connus la prime amourette
Auprès d'une sirène, une femme-poisson
Je reçus de l'amour, la première leçon
Avalai la première arête"
De la tendresse respectueuse :
Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
De la tendresse amusée :
Où quand un bateau fait naufrage
Le capitaine crie "je suis le maître à bord"
Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord
Chacun sa bonbonne et courage
De la tendresse (très doucement) irrespectueuse :
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec moins que rien de costume
J'en demande pardon par avance à Jésus
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume
Brassens ne sera pas enterré au "cimetière marin" où repose Paul Valéry ni sur la plage de Sète (Y croyait-il seulement, ce bandit de Brassens ?). Il sera enterré dans un autre cimetière sétois face à la mer. Et la municipalité a bien planté suivant sa demande expresse
… une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l'insolation
https://www.youtube.com/watch?v=meipXWeuEbM