Ah, la Josette ! Elle était si belle qu'elle n'en a fait qu'une bouchée de notre Brassens qui était amoureux transi, avant de le laisser choir comme une vieille chaussette …
À moins qu'il s'agisse d'une Nadine (future Nadine de Rothschild), à l'époque présentatrice à l'Olympia, devant qui, décidément, il ne faisait sûrement pas le poids. C'est elle-même qui, dit-on, se serait reconnue dans la chanson et s'en serait vantée.
Ah, on est loin de Jeanne et de Püpchen à qui Brassens a consacré ses plus belles chansons et ses plus belles marques d'amour et de respect à la femme.
Nadine ou Josette, on ne saura pas. Peu importe. De toute façon, un zeste de galanterie fera que Brassens ne nomme pas. Ne nommera jamais. Il se contente d'exprimer, dans au moins deux chansons, son amertume et son désarroi : "Putain de toi" et "une jolie fleur".
Les paroles de la chanson comportent une certaine violence masquée par les métaphores poétiques nombreuses. Le ressenti de la confiance bafouée et de l'amour trahi que je n'irai cependant pas qualifier de misogynie. D'ailleurs, tout n'est pas à la charge de celle qui l'a fait souffrir. Lui-même reconnait avoir eu sa part de responsabilité.
Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux
Plus aveugles que moi dans tous les âges
Mais faut dire que je m'étais crevé les yeux
Finalement, on reconnait bien là, Brassens, le (dernier) romantique, qui ne croit véritablement que dans la fidélité des amis ou de l'amante. Quand cette fidélité est trahie, c'est tout le cœur qui est déchiré.
https://www.youtube.com/watch?v=TAPPUZKkXoI