Djieke vs le système épisode 2
http://youtu.be/fvrGtEuTHyM
Comme c'est mon anniversaire, là dans quelques heures (je suis le cadeau de la journée de la Femme. Ouais mon pote) j'ai envie de laver l'ardoise.
Parce qu'y'en a marre !
Marre marre marre marre marre !
Bon, j'étais en avance. La nouvelle année et déjà les emmerdes. Bientôt je pense prendre un putain d'abonnement. C'est mieux. On doit avoir un cadeau sympa au bout de 10 tampons. Une peluche ou des capotes. Bref, faut pas que j'oublie de demander la carte de fidélité la prochaine fois.
Allez zou !
J'avais la confiance du mec renforcé dans ses certitudes par un mec malin. Le mec malin qui te dit au téléphone que si tu n'as rien à te reprocher, tu n'as pas à te faire de souci. Sauf que si. J'aurais dû m'en faire un tantinet. Parce que, c'est vrai, j'ai senti dans son intonation quand il m'avait glissé son piège, à loup, oral, une pulsation bienveillante. Presque une tape amicale sur mon épaule.
Sauf que c'était au téléphone. Et que quand en vrai, il m'a dit « Monsieur Van Cleef, je dois vous prévenir que nous pouvons vous garder 4 heures », en jetant sur son bureau un dossier jaune avec mon nom dessus et « ESCROQUERIE » en gros, juste dessous, ma confiance a fondu comme un douze de reblochonchon un soir de Ligue des Champions chez Alee Van Cleef, mon frangin. (Il a la chaîne des mecs en robes comme Lazein, avec des moustaches, comme Zeubi, qui ont des têtes qui font un peu peur tellement ils n'ont pas l'air sympa). Faut dire que le drap sur la caboche n'aide pas non plus à les trouver cools. Et puis ils ont des regards durs, les bédouins. Noirs. Mais ils passent le foot et ont donné une équipe à Paris. À la France. Au monde. Rien que pour ça, merci les moches.)
Tu la sens, la goutte de sueur qui roule, qui coule, qui roucoule sur ta colonne vertébrale jusqu'à ta magnifique raie du maçon ?
Moi, je l'ai sentie.
Le mec me demande mon nom, le nom de ma mère, de mon père. Où ils sont nés. En quelle année. Si j'ai fait l'armée.
« Ouais ma couille, dans la Marine. »
« Quel contingent ? »
« Quoi ça ? »
« En quelle année ? »
« Houla... J'en sais foutre rien. Laisse moi réfléchir un instant ducon. Pardon ? Oui. Monsieur Ducon. Oui voilà, c'était quand « Une journée en enfer » est sorti. »
« Euh...D'accord. »
« C'est drôle ! »
« ... »
« Bah oui ! « Une journée en enfer » ! C'est prémonitoire non ? »
« Ah bon ? Pourquoi ? »
« Bah je ne m'attendais pas à ça. Au tel le trimard m'avait dit que c'était juste une histoire de chéquier perdu. Et là, me voilà ici. Avec un dossier jaune sur votre bureau. Je la sens moche cette journée. En enfer ! »
Si j'ai déjà eu à faire à la Justice.
« Euh...non »
« Vous êtes sûr ? »
« Bah oui ! Pourquoi ? »
« Pour rien j'ai juste l'impression que vous n'en êtes pas sûr... »
« Non mais par exemple, si c'est un type qui me ressemble, avec presque la même tête, mais en plus moche, avec quasi le même nom. On considère que j'ai eu à faire à la Justice ou non si ce mec qui étrangement me ressemble comme un frangin est une racaille de la pire espèce ? Par exemple...»
« Par exemple quoi ? J'ai rien compris monsieur »
« Non non. Rien j'suis con. Tu m'fais douter, aussi. T'es bon flic ou t'es mauvais flic toi, au fait ? »
Le mec me parle, me demande si j'ai déjà poussé la porte d'une boutique d'électronique où le mec qui a trouvé mon chéquier s'est amusé à claquer le pognon qu'il n'a pas. Le pognon de qui au fait ?
« Pour le moment la victime est le gérant du magasin. »
« Ah ! Ouf ! Mais moi du coup j'ai rien raqué, hein ? J'ai eu peur. La pauvre la victime »
Il s'adresse à son collègue du fond de la pièce qui bullait comme un fonctionnaire de police devant son bureau.
« Dis Gertrude, tu veux bien appeler Simon pour la photo ? »
La photo ? De quoi ?!? De qui ? De moi ? Bah ça alors, j'aimerais bien voir ça !
« Laquelle la photo ? C'est quoi ce délire ? Il est où Marcel Béliveau ? Tu vas prendre mes empreintes après ? C'est ça ? Tu veux un échantillon de mon scalp aussi ? Faut arrêter, les gars!»
« Monsieur Van Cleef, du calme. C'est juste un cliché qu'on présentera aux gens du magasin. Juste une formalité »
Le mec se pointe. Il me fait lever.
« On regarde droit devant sans sourire, merci. »
« Putain, fait chier » murmurai-je comme un lâche, conscient soudain qu'ils pouvaient dorénavant éditer sans trop se fouler des Wanted Dead Or Alive avec ma ganache dessus. Les salopards !
« Sans sourire, Monsieur, s'il vous plaît »
« Bon. Monsieur Van Cleef, pour moi tout est clair. »
« Tu as de chance mon pote .Et alors tu éclaircis pour les copains ou tu fais ton malin en faisant le mec qui est le seul à avoir tout capté ? »
« On a usurpé votre identité, la carte d'identité du malandrin qui a récupéré votre chéquier est fausse. Vous portez plainte pour usurpation d'identité ? »
« Mais carrément ! »
« Voilà, on en a fini ! »
« Cool ! Donc c'est bon ? On ne se revoit pas de sitôt ? »
« Non Monsieur Van Cleef, merci de votre collaboration. »
« De rien c'est normal. Je descends d'une famille qui a toujours eu la collaboration chevillée au corps. »
Allez, zou ! J'me taille ailleurs !
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