Je voulais écrire une critique sur 100% physique mais voilà, faute de la rédiger de suite, j’ai tout oublié ! Le trou.
Je me rappelle vaguement de corps très musclés, des hommes et des femmes. De bustes que les concurrents détruisent. De grosses pierres rondes qu’ils doivent pousser (ou bien tirer ?). D’un pont qui s’effondre sous leurs pieds (saison 1 ou 2 ?). D’une ambiance combative mais bon enfant. D’un labyrinthe (à moins que ce ne soit dans Squid Game ?). D’un bateau sur le sable qu’il faut tirer avec de grosses cordes et de wagonnets de mine, remplis de cailloux, qu’il faut faire avancer. Oui, je sais, ils tirent et poussent beaucoup dans ce jeu.
Bref, je ne me souviens plus de grand-chose et cela m’inquiète, car je suis sûr d’avoir regardé jusqu’au bout les deux saisons. Ma femme me dit : oooooh, ne te fais pas de souci. C’est simplement que ton cerveau ne prend pas la peine d’enregistrer ce genre de divertissement. Elle me le répète d’ailleurs deux ou trois fois, car entre-temps nous avons été coupés par une pub agaçante qui passait à la télé. Mais je m’inquiète quand même.
Du coup je ne dors plus, je prends des compléments vitaminiques et plusieurs fois mon épouse m’a surpris, la nuit, en train de faire des squats et des pompes. J’ai échafaudé deux hypothèses. La première, Netflix se livre à une expérience d’hypnose collective à base d’images minutieusement choisies. La deuxième, ils ont dissimulé dans les postes de télévision fabriqués en Corée, les Samsung et les LG, un petit émetteur-récepteur qui efface la mémoire. Dans les deux cas, il s’agirait, à terme, de ne diffuser qu’un seul programme qui se répèterait à l’infini. Un sacré gain financier en perspective !
J’aimerais passer à autre chose. Un peu coupable, je me promets de revoir un film de Godard ou, pourquoi pas, « Solaris », d’Andrei Tarkovski, afin de me secouer les neurones. Mais je ne peux pas. J’attends, devant mon poste, hébété, la troisième saison de 100% physique.