(Une chro plein de spoilers d'un fan de King qui a lu le bouquin.)
Cette série avait un énorme potentiel, car le roman du Maitre se prêtait admirablement à ce format. Et franchement, le pilote et le final sont deux épisodes quasiment parfaits, respectant la trame du livre et ses points les plus importants. Avec, une fois n'est pas coutume, une vraie bonne fin, rien à redire.
Mais entre les deux... ce n'est pas la catastrophe, très loin de là. Et un show tv ne peut respecter un bouquin à la lettre. M'enfin, quelques directions artistiques plombent un peu le propos.
J'etais très dubitatif sur le choix de faire de Bill un personnage principal, pour remplacer ce que se dit le héros en son for intérieur. Ça evite la voix off, et finalement la chose est bien gérée jusqu'au suicide.
Evidemment tout le début du roman, à Derry, sur ce qui amenera "Ça" plus tard est passé sous silence, mais ce n'est pas dérangeant car cela ne sert pas pour la suite. Et le fait que le retour dans le passé se situe en 1960 et non pas en 1958 n'est pas non plus rédhibitoire et accélère le processus dans le passé.
Ce qui m'a par contre chagriné, c'est que Jake ne revient pas dans le présent après l'episode de Halloween, et que toute la période où il est prof dans les années 60 est presque occulté. Je me doute que c'aurait été peu passionnant filmiquement parlant, mais le rythme global n'en a pas été accéléré pour autant.
On est un peu trop sur les états d'âme de Jake, et Franco un peu trop monolithique dans sa manière de jouer.
Cependant, une fois le générique final défilant sur l'écran, je me suis dit que les showrunners ont fait du bon boulot. C'est un des scénarios les plus fidèles concernant la trame principale d'un roman de King.
Et que dire du casting alors, vraiment, vraiment top. Avec en tête de liste une Sarah Gadon lumineuse, cadrant parfaitement avec l'idée qu'on pouvait s'en faire à la lecture. Suivie de près par l'interprète de Lee Harvey Oswald, bluffant. Tous les autres sont dans le ton.
Mais par dessus tout, c'est la reconstitution des années 60 americaines qui donne un vrai souffle à la série. On y est immergé dès la première incursion. Une époque qui m'a toujours fasciné, et où on a l'impression que tout etait possible. Si on etait blanc.
Les belles bagnoles, les couleurs flashy, les fringues, la musique, les coiffures, les clopes.... tout est soigné, tout cadre, tout est raccord. Je m'y serai cru.
Alors oui c'aurait pu être encore mieux, comme toujours. Mais malgré ses quelques défauts, on tient là une série de grande qualité.