Encore un de ceux qui se tapent une mauvaise moyenne, alors que foncièrement il tient bien son rang. Pas question ici de savoir s'il est à votre goût ou non; Même si un animé ne vous parle pas plus que ça, il faut le noter avec clairvoyance.
Je cherche ce qui pourrait vous déplaire?
- "Le sujet a trop souvent été traité": pas tant que cela à ma connaissance. Du moment que c'est conçu avec soin, c'est respectable. L'auteur souhaite juste nous faire découvrir l'univers bienveillant du cosplay à travers cette histoire vraiment cool.
- "Les personnages n'ont pas de profondeurs": c'est un animé de divertissement, pas plus idiot qu'un autre; J'ai quand même versé ma petite larme deux ou trois fois! La plupart des protagonistes portent en eux un lourd fardeau. Alors oui, les "normie" vont souffrir le martyre au côté de ces loosers qui s'étendent sur leurs problèmes de tarés: cet animé ne vous est pas destiné, vous avez pléthore de produits qui n'attendent que vous.
- "Y'a trop de fan service": alors là ça commence à me gonfler car cette critique revient est récurrente (100% des Star Wars par exemple). C'est un peu comme se plaindre que du Rock sonne trop guitares!? (c'est ce que l'on entend aujourd'hui: je pars me pendre...) C'est une banale méthode utilisée par les plus grands artistes. Dans le cas précis de l'univers des animés japonais (ou mangas), on joue sur les fantasmes et cocasseries locales pour initier une atmosphère légère afin de nous projeter dans le dur au moment opportun.
- "Les filles sont cruches et sexualisées à l'extrême": c'est justement le sujet qui est traité, à cause du tabou et du mépris de cette passion. Pour qu'une fille se respecte, il ne faudrait pas qu'elle use artistiquement de son charme dans un cadre public? On connaît la musique de la nouvelle doxa et je l'emmerde! Franchement, c'est un des questionnements permanents de l'animé. A ce sujet, dans beaucoup de cas l'aspect "malaisant" qui blacklist nombre d'entre elles, est justement traité avec une grande profondeur à leur sein même: bref, les lobotomisés du cerveau, on peut rien pour vous (vous acheter une écharpe arc-en-ciel?).
- "Marre d'un énième groupe d'élèves dans un club de lycée": bon, dans la vie de merde d'un lycéen, il semblerait que pour le Japon ce soit les clubs scolaires qui leur permettent de respirer un peu (en France y'a beau avoir moins de suicides, mais on se fait chier aussi). Donc, à part faire du pur "slice of life", c'est ici que ça se passe.
- "Encore un harem à rallonge": pour rendre intéressante l'interaction entre différents personnages, soit on les fait se haïr/détester, soit on injecte une dose plus ou moins intense de sentiments amoureux. Et pourquoi pas davantage d'amitié? Parce qu'à l'âge des premiers émois, c'est l'amour "brut" qui souvent envahit nos cœurs à nos dépens. On ajoute à cette jeunesse désorientée, de la jalousie et diverses amitiés bancales, pour obtenir un harem (artificiel, il va de soi). Il est "masculin" par définition, le cas pour une fille doit être trop banal pour avoir droit à un nom en particulier.
-"Arrêtons là, ça me saoule moi aussi".
La réalisation est d'un bon niveau avec une belle mise en valeur des tenues des cosplayeuses, sans pour autant les sexualiser à outrance (nos héroïnes de mangas ont toute leur part d'érotisme, c'est le terme utilisé ici). On peut être en manque de tics visuels ou sonores pour dynamiser un peu chaque épisode, mais on a quand même droit à de beaux génériques. C'est plutôt l'arrivée de nouveaux personnages qui donne du rythme. Aucun n'est vraiment laissé sur le bord de la route; Même si le cœur de l'aminé se situe dans les conventions, ce qui laisse peu de place aux intrigues secondaires.
On espère une suite à cette première saison qui m'a procuré de belles émotions et m'a fait découvrir l'univers particulier du cosplay (la "Saison 2" va prendre un virage plus dramatique, il s'emblerait). Le cadre un peu étroit est compensé par l'attachement que l'on porte aux cosplayeuses (je ne suis "tombé amoureux" d'aucune d'entre elles). Leur rayonnement fait honneur à la pratique réelle.