Depuis le temps, on a tendance a toujours associer HBO et qualité, mais il arrive parfois, plus souvent qu'on ne le pense d'ailleurs, que la plateforme produise des programmes moyens voire médiocres. 30 coins s'inscrit dans cette droite lignée.
Pourtant le principe de la série est plutôt intrigant, laissant supposer une filiation directe a tout le courant "religieux" du cinéma d'horreur sous un angle plutôt original. Mais un bon concept sur le principe doit aller de pair avec une vraie rigueur formelle, or ici c'est un festival d'approximations en tout genre qui nous est offert. Le jeu d'acteur en premier lieu oscille d'une scène sur l'autre, les effets spéciaux et visuels également, passant des fois du très réussi a l'amateur en l'espace de quelques minutes. Même constat pour le scénario qui la plupart du temps est d'une invraisemblance totale, devenant par moments totalement surréaliste. Mais tout ça ne serait pas si gênant si la série ne se prenait pas autant au sérieux. La stupidité des personnages prend alors une coloration différente et chaque réplique, chaque scène WTF est sublimée par cet écart entre les ambitions clairement affichées de la série et la manière dont elle cherche à les concrétiser.
Du coup, même si la série est par moments assez gore et dégueulasse, surtout dans son côté "body horror" (Carpenter est une inspiration évidente), on se surprend la plupart du temps à sourire voire a rire devant l'absurdité de ce qui nous est présenté. La série ne fait alors a aucun moment peur ni ne dérange, et regorge de moments nanardesques qui malheureusement ne suffisent pas à maintenir l'intérêt de la série, même sur seulement 8 épisodes.