Ah, 7 à la maison, jamais plus je ne te verrai avec mes impressionnables yeux d'enfant...


Eric Camden (de son vrai nom Stephen Collins), monsieur le pasteur, quelle belle image vous aviez avant que l'on ne sache tout de vos "petits" travers... Désormais, et j'écris cette critique en partie parce que la série est en pleine et constante rediffusion, je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il a fait. Pour ceux dont l'âme n'a pas encore été violé avec des gravillons (parlante l'image, je sais), Stephen Collins a avoué son goût très singulier pour les petits enfants et autres adolescentes. Mais le bougre a été contraint d'avouer, la faute à plusieurs de ses victimes d'attouchements un peu trop bavardes. C'est ballot mon pote. Et le PIRE, le pire chers amis, c'est que les faits se sont, pour la plupart, produits durant la période de la diffusion de la série. Alors maintenant, si vous allumez votre télé et que vous vous branchez sur AB1, que l'on soit à toute heure du jour comme de la nuit (parce que oui, ça passe tout le temps) et que vous voyez monsieur le pasteur-pédophile faire un bon gros câlin "je te chauffe les parties intimes'', souvenez-vous des gravillons... Cela fait mal, je vous l'accorde et cela met très mal à l'aise.


Mais passons sur les penchants douteux de l'ami pasteur qui a pourtant l'air très sympathique pour parler un peu de la série, parce que oui, critique il y aura malgré tout. Si 7 à la maison était plutôt acceptable lorsque j'étais gosse (avant de revoir quelques épisodes je lui avait même mis 6/10. Quel crétin...), quand est-il d'aujourd'hui avec mes yeux d'adultes ? Eh bien ce n'est pas terrible terrible... Chaque épisode tente de nous rabattre les oreilles avec une vieille morale américaine et tous les personnages sont tous plus niais et coincés du cul les uns que les autres. Pour appuyer mon propos, je prendrai quelques édifiants exemples.


Premier exemple : dans une des énièmes histoires d'amour (sérieux y'en a plein, à croire qu'ils se douchent dans les phéromones dans cette famille), la plus âgée des sœurs, jouée par Jessica Biel sort avec un type dont le nom m'échappe. Le type en question a déjà un gamin, je précise, c'est important. Déjà, il y a un problème car on nous stipule bien que si le gars a eu un gosse à genre 16 piges c'est parce que oh mon dieu il a osé coucher avant le mariage ! Va te noyer dans le Styx. On nous montre limite que c'est obligatoire de mettre la nana enceinte dès l'instant où l'on a choisi de jouer à la bête à deux dos. Vous imaginez un peu le bordel si c'était vrai aujourd'hui ? Les deux tourtereaux sont donc heureux ensembles et vivent un amour chastement consentis (à cet âge c'est vrai que ça ne te démange pas du tout...). Un jour, alors qu'épuisée de fatigue après avoir joué avec le fils de son copain et le dit copain, le jeune couple s'écroule sur le lit de la donzelle et s’endorment. On est d'accord, ils sont tout habillés sur un lit une place et demi avec le gamin pas loin, à priori on ne s'attend à rien. Et bah on te sort quand même une embrouille moisie : le grand frère (de son petit nom Barry Watson) passe devant la chambre, observe le couple endormi par l’entrebâillement de la porte et s'énerve comme un petit fou, soi-disant que son gredin de "beau-frère" agit de façon inappropriée avec sa sœur. Mon dieu... Sérieusement ? Mec, juste une chose. T'as 18 ans, tu vois ta sœur qui dort dans sa chambre avec un type que tu connais très bien, qui est respectable, ils sont habillés, tout va bien, et...TU GUEULES ?! Jaime Lannister sort de ce corps par pitié et va tourner dans la saison 6 de Game of Thrones. Ça a cessé d'être amusant. Heureusement, l'importun frère finit par s'en prendre une. Justice a été rendu. Un Lannister paie toujours ses dettes...


Autre exemple d'une qualité rare en terme de "merditude" ; l'épisode sur la drogue ! Il est inévitable pour toute "bonne" série familiale américaine d'aborder ce sujet passionnant. Je vous raconte parce que je sens que cela pourrait en faire chier plus d'un de se coltiner l'épisode (faut-il encore en avoir envie certes). Les deux plus grandes sœurs cherchent à piquer des fringues à leur mère et tombent sur quelque chose d’inhabituel parmi les soutifs dans le tiroir de la commode : un joint ! Et là, c'est le drame, les deux imaginent tout un tas de théories fumeuses sur la présence de drogue dans le tiroir sans, même une seule fois, avoir une idée cohérente du style Peut-être que mon frère qui est bientôt adulte a caché un joint dans la commode pour X raison. Toujours est-il qu'elles décident d'aller en parler à leur pasteur de père et lui mettre des doutes dans la tête. Le père en discute alors immédiatement avec sa femme qui prend la chose avec horreur. Le joint trouvé et qui, on ne s'en doutait pas du tout, ne lui appartient pas, ravive d'obscurs souvenirs dont elles nous fait malheureusement part : elle aurait fumée un joint étant ado et en a terriblement honte. C'est vraiment terrible on la comprend. 30 ans de psychanalyse au bas mot... Je ne sais même pas pourquoi elle n'est pas encore en prison ou en enfer cette pécheresse. Les parents en viennent à soupçonner leur aîné et la mère souhaite avoir une entrevue avec. Elle lui sert alors le même baratin moralisateur que précédemment mais y ajoute un élément : après avoir fumé avec des amis étant jeune, un de ces derniers s'est tué en conduisant drogué. Là on est d'accord, c'est grave comme truc mais plutôt que d'essayer d'en discuter, de lui dire que fumer n'est pas très bien et que le véritable problème c'est de mettre en danger la vie d'autrui en conduisant sous drogue, la mère reste butée sur cette histoire de petit joint, ce qui fait fuir de colère le fils. Tout comme l'exemple du copain (qui nous rappelle que coucher avant le mariage amène obligatoirement un polichinelle dans le tiroir), ici on reste très superficiel et moralisateur en disant qu'on ne peut faire l'expérience d'un pauvre joint sans qu'il n'y ait de morts etc. Dans la suite de l'épisode, les parents sont à la recherche du fiston et le retrouvent où ? Chez un pote ? Non, trop évident. Je vous le donne en mille : à l’église ! Il prie le seigneur et lui demande pardon, spécifiant qu'il n'a pas fumé, qu'il gardait le joint pour un ami blablabla... Les parents entendent tout et lui pardonne instantanément tandis que le spectateur n'est pas dupe face à cette excuse minable. Et voilà, tout est bien qui finit bien.


Je n'ai pris que deux exemples mais ils me semblent assez parlant. Beaucoup d'autres choses me viennent en tête à l'instant même mais cela prendrait trop de temps de tout expliquer... Et mon temps ne sera plus utilisé pour voir cette série que je qualifierais de navrante. Si vous l'avez suivie vous aussi étant plus jeune, gardez-vous de retomber dedans, foi de fou.

Fosca
2
Écrit par

Créée

le 29 sept. 2015

Critique lue 1.1K fois

9 j'aime

7 commentaires

Fosca

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

9
7

D'autres avis sur 7 à la maison

7 à la maison
StillVauriens
1

Critique de 7 à la maison par StillVauriens

L'hyper-morale américaine de la famille Camden! Entre l'épisode qui dit "la cigarette c'est mal", "l'alcool c'est mal", "le sexe c'est très très mal"... et la fille Lucy qui fini pasteur comme papa...

le 12 nov. 2010

18 j'aime

2

Du même critique

Juste la fin du monde
Fosca
8

Natural Blues

Bien malin celui qui parvient à noter sereinement ce film. Personnellement il ne m'est guère aisé de le glisser au sein d'une échelle de valeur. Dans tous les cas, une note ne pourra s'avérer...

le 22 sept. 2016

193 j'aime

13

Grave
Fosca
8

Deux sœurs pour un doigt

Bien que préparé à recevoir ma dose de barbaque dans le gosier sans passer par la case déglutition, je ne peux qu'être dans un tel état de dégoût et d'excitation à la fin de ce film qu'il me sera...

le 21 févr. 2017

135 j'aime

23

Mother!
Fosca
8

L'Antre de la Folie

Au commencement... Comment commencer à parler de ce film sans en révéler toute l'essence ? C'est bel et bien impossible. Le nouveau venu de chez Aronofsky n'est pas une œuvre dont nous pouvons parler...

le 8 sept. 2017

84 j'aime

18