JE SPOILE A MORT
La critique devient rapidement ardue quand le support comporte un message édifiant pour les masses, voire cette imposture de 13reasonwhy ..
Il faudrait rendre les armes devant le regard juste, pertinent sur la violence conjugale, le viol domestique et l'effort récent concédé à la cause féministe. Sans doute.
En effet, le propos reste parfait et porté par une magnifique actrice (dont je ne donne pas le nom pour rien dévoiler, gâcher, divulguer, ouais, Spoiler, si vous le voulez).
Oui, cette mini-série triple A, avec vue sur l’océan, casting de Star en pagaille et metteur en scène niveau presque Oscar, qui aborde des thèmes tendus, rarement abordés, confine à l'adulation, au respect, au silence.
Je louerais facilement ses grandes qualités dont encore domine le point de vue acerbe sur les rapports de genres, la violence conjugale et la lecture sensible de la lutte féminine contre la machisme ambiant, dominant, rampant.
Pourtant, sur trois point majeurs, cette série échoue à divulguer son message :
D'abord, l'ennui absolu provoqué par ses mamans oisives, botoxées, liposucées, qui errent sans but dans des immenses maisons designs, en bord de mer avec couché de soleil inclus chaque soir, aux meubles lustrés par la main invisible de dix milles pauvres bonniches mexicaines sans-papier, avec quelques gamins aryens dans les pattes malgré leur ménopause qui leur permettent de prétendre à une activité entre deux milles Margarita et le rebondissement d'intrigues vagues.
Ces ectoplasmes de femmes inactives servent de fil conducteur du récit, de l'intrigue, dont le seul soucis demeure de savoir si quel gamin a pu vaguement violenté l'autre merdeuse ?
Pour pas tuer totalement l'historiette de base, autant qualifier les femmes/héroïnes selon chacune un thème : celle qui se fait battre, celle qui commet l'adultère, celle dont l'enfant se fait harcelé et celle qui s'est fait violer, on doit avoir notre quotta !
Ok et pourquoi pas, suivre l’errance vaine de bourgeoises dans leur milliers de mètres carrés de maison modèle stade de foot dont on s'attend à chaque instant que Lana Del Rey vienne tourner le clip de son prochain single.
L'autre point, plus important, provient du suspense basé sur le montage facile, modèle "il va se passer un truc", "*attendez et restez pas uniquement sur les querelles bénignes de base genre catch dans la boue" *
Ce genre de suspence, Who-do-it, pue carrément du cul quand on connait les enjeux et le final ! (j'y reviendrais)
Et enfin, la morale finale, c'est cool l'autodéfense, tuons allègrement les sales cons qui nous polluent la vie, sans limite ! America fuck yeah !
Et allons prendre un bain avec nos petiots entre bourges pas trop hors-la-loi....
Du coup l'histoire se résume à attendre qui va flinguer qui ? Ouf, c'est le méchant, tout rentre dans l'ordre...
(sans convoquer l'ordre moral, l'Eglise, le pape, c'est ultra-limite de parier sur la mort de quelqu'un (car c'est ce que propose l'épisode un), parier pas sur un tueur, mais sur l'auto-défense, ouais les flingues, c'est trop cool, briser les connards dans des escaliers, ben, ça désengorge la justice !
Mais surtout, qu'une seule personne incarne toutes les tares de ce monde parfait, c'est super limite, super simpliste... Limite Trump !
Demain barbecue dans mes dix milliards de kilomètres carrés de terrasse, sans soucis et mon ado de fille qui voulait vendre sa virginité au pire, je la butte !
Ha, ha, american fuck Yeah !