Community, tiens, parlons-en enfin, puisque j’essaye de glisser discrètement son nom dans chacune des critiques qui pourraient en faire le lien (mais chut hein, c'est du subliminal). Généralement, quand on me demande ce que je regarde comme séries, et que j'avoue que je ne visionne quasiment que des sitcoms, j'essaye de placer Community dans la liste. Car c’est le haut du panier.
Dan Harmon, son créateur, est à l’origine de la série Rick and Morty, une autre grande référence actuelle. Un grand monsieur.
J'ai réussi à convaincre des profils très divers de la regarder, avec un certain taux de satisfaction. Je n’en suis pas fier, je ne fais que partager : tout le mérite en revient à la série.
Le postulat de départ est simple, l'histoire de Community est celle d'un groupe de révisions d'un collège communautaire américain. Des profils complètement différents qui deviendront des amis, à peu de choses près, et qui vont vivre ensemble de belles aventures, les pieds sur terre mais dans des tonalités parfois surprenantes entre les épisodes.
Généralement, pour évoquer Community, les gens parlent de comment la série arrive à détourner les codes de la fiction, souvant sans que le spectateur ne le remarque tellement c’est bien vu. Community arrive ainsi à se moquer des aventures improbables, des comportements illogiques qui arrivent dans n'importe quelle sitcom et qui sont ici reprises et en même temps moquées du doigt. Par exemple, les sitcoms abusent de flash-backs d'épisodes précédents, que le lecteur a donc vus. Community utilise ce procédé, en tentant de faire croire que le lecteur a vu ces épisodes précédents, alors que non. Ou bien les épisodes spéciaux que la série détourne en de nouveaux formats, comme celui en stop-motion ou en pixels, et toujours en les intégrant à son histoire, sans que ça n’apparaisse comme gratuit ou prétentieux.
Et c'est vrai que ce jeu avec les conventions ou les codes culturels est un élément important,. Contrairement à d'autres productions qui abusent du clin d'oeil « t'as vu ? T'as vu ? » en tapant lourdement dans les côtes (ce que peut faire Community aussi dans ses moins bons moments), la série intègre très bien ces passages dans son histoire globale. Mais l'inventivité des scénaristes se matérialise par la franche audace de la série, le petit monde loufoque qu'elle crée. Elle fait d'un épisode sur le paint-ball une guerre ravageant le campus. D'un bateau garé sur le parking le théâtre d'une folle aventure. La série est d’une richesse folle, rarement paresseuse, toujours avec le sourire.
Et la série le fait en proposant un univers terriblement attachant, où chaque personne a sa place, avec de très bons acteurs tels que les incroyables Joel Mc Hale, Donald Glover, Danny Pudi, Chevy Chase ou Alison Brie. Où l'amitié et l'amour ne sont pas le jouet de réflexions creuses de scénaristes mais l'occasion de beaux discours et de belles rencontres. Sous ses airs de petite comédie, derrière la simplicité de sa proposition, Community offre aussi des pistes pour se questionner. C'est une série qui fait du bien, car elle est, malgré son côté sarcastique et moqueur, d'une grande humanité.
Bien sur, la série a ses défauts. Mais je vous laisserai le soin de les découvrir et les révéler.
Car j'en suis quasiment incapable.