Hai to Gensou no Grimgar (Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie dans la langue de Patrick Sobral) est une création de Fantasy Orientale sur fond de High Fantasy qui se déroule approximativement de la même manière qu'un Sword Art Online (oui, ma culture n'étant guère florissante de ce point de vue, je ne peux proposer des analogies éclatantes). A la différence que Grimgar ne semble pas être un jeu vidéo mais un vrai univers de Fantasy. Une unique saison d'une douzaine d'épisode pour nous projeter dans une histoire qui compte aussi bien son lot de qualité que sa masse de défauts.


Nous suivons les aventures d'un groupe d'adolescents qui se réveille dans un monde totalement inconnu. Ils n'ont aucuns souvenirs de leur vie passée mais vont devoir s'épauler pour survivre dans ce monde mystérieux où les dangers sont multiples et mortels.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !


Cette série n'a - d'après mes recherches ou les dires entendues concernant les différents genres de ce type - rien de véritablement original et en même temps, premièrement, c'est de la Fantasy - essayez de faire quelque chose d'original avec ça ! Plus sérieusement, le délire de jeunes adolescents (cliché numéro un - sérieux, ça ne peut pas arriver aux adultes ce genre d'aventures ?) qui se réveillent dans un monde magique sans savoir comment et pourquoi (cliché numéro deux) n'est guère dépaysant ; je m'en rends bien compte. Néanmoins, si l'on marche en terre connue, force est de constater que l'on parvient à obtenir de cette création quelques idées bienvenues.
Pour commencer, l'histoire ! Bon... D'accord, avec mon laïus précédent, on pourrait croire que ça part mal. Et ce ne serait pas si faux que ça ! On rencontre des adolescents, ils découvrent en même temps que nous un monde imaginaire, ils (sur)vivent dedans et... voilà. C'est ce qui est un peu frustrant avec cette série, c'est que si elle commence plutôt bien, elle ne finit sans dévoiler la moindre réponse quant aux interrogations et des personnages et surtout des spectateurs. Qui plus est, il n'y a qu'une seule saison de disponible, depuis 2017. Autant dire que pour connaître le fin mot de l'histoire, il va falloir lire le light novel éponyme. En soi, pourquoi pas : les "romans" donnent toujours plus d'informations que les adaptations sur petits et grands écrans mais là... Pour ceux qui ont commencé par l'adaptation, force est de constater que c'est limite emmerdant... Ainsi, il ne faut pas s'attendre à obtenir la moindre réponse par le visionnage de la série animée. Alors, passivement, on regarde la douzaine d'épisode sans aller plus loin que le simple divertissement malgré le questionnement incessant des différents membres sur Grimgar ou sur la signification de mots qu'ils emploient sans en avoir la définition (un des points intéressants de l'animé, bien que cela n'entraine rien d'extravagant). Fort heureusement, l'histoire globale - si on retire l'élément fortement perturbateur - demeure intéressante, notamment avec les relations que tissent les différents personnages, obligés de cohabiter pour s'en sortir dans ce monde. De ce fait, l'arc narré est sympathique à suivre et riche en rebondissements bien qu'une certain longueur s'installe au fur et à mesure, engendrant un plus lent déroulement d'événements. Ce ressenti de rythme défectueux émerge assez rapidement au sein de la série : un événement qui chamboule le quotidien des personnages et, par la même occasion, les spectateurs - un moment soit dit en passant fort en émotion. Dès lors, malgré l'émotivité engendré, on amplifie une lenteur redondante déjà présente depuis le premier épisode. Après, on - du moins je puisque ce ressenti est avant tout personnel - peut expliquer cela de manière tout à fait logique : l'animé nous montre le quotidien peu glorieux de ces adolescents. Un quotidien qui se répète et qui excède certains protagonistes. Couplé aux éternels questionnements des différentes figures principales et l'on obtient un semblant de réponse plus ou moins logique concernant ce sentiment de lenteur. Autrement, pour me répéter, l'histoire est fort sympathique et son évolution tout à fait intéressante, commençant par l'affrontement de petits gobelins jusqu'aux confrontations avec des créatures bien plus dangereuses ; débutant par un groupe hésitant et novice et concluant par une compagnie solide et efficace. Shônen oblige - je suppose, quelques romances (assez surprenantes) viennent égrainer l'intrigue et là, je suis obligé de dire quelques mots. J'ai regardé l'animé en version française, je ne sais donc pas comment se débrouille la version originale mais je n'ai jamais, au grand dieu jamais autant écarquillé les yeux qu'au visionnage de cette série. Qu'est-ce que c'est cette fixette sur le tour de poitrine des personnages féminins. Très bien, je conçois que les protagonistes masculins sont en chien, qu'ils sont intéressés par ces choses (ce qui est naturel en un sens) mais mon dieu, pourquoi est-ce si accentué ! Je veux dire, j'ai regardé les trois saisons animées de DanMachi qui est censé être un "harem" et il y a beaucoup moins de référence orale aux poitrines des personnages féminins ("l'art" de DanMachi est d'accentuer les visuels ; ce qui n'est pas franchement mieux quand on y pense). Toute la première partie de Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie tourne autour de qui entre l'une ou l'autre à les plus gros pare-chocs (même si je dois avouer que certaines blagues sont amusantes). Bref, c'est un festival qui m'a bien fait ricaner car je ne pensais absolument pas une telle fixette possible pour ce genre... d'animé ; okay, j'ai rien dit...
En bref, une histoire qui, si elle ne se destine pour le moment à ne pas voir de fin sur petit écran, est admirable et fort sympathique. Guère originale, elle sait cependant rester divertissante en proposant une gradation posée et des sous-intrigues aux petits oignons.


Pour les personnages à présent. On suit une troupe d'adolescent et chaque membre semble remplir un parfait cahier des charges des personnages que l'on doit avoir dans un animé de ce style. Cependant, malgré les clichés, force est de constater que le travail apporté sur les personnages est captivant. Soulignons d'abord, en lien avec mon paragraphe précédent, que les personnages débloquerons au fur et à mesure de leur aventure des compétences qu'ils utiliseront durant les différents combats. C'est la partie qui se rapproche le plus du type Sword Art Online : l'ajout et l'utilisation de compétences propres aux R.P.G. qui semblent complétement logique pour les personnages qui ne se posent guère de questions sur ce sujet. Ce détail dépoussiéré, revenons aux personnages a proprement parler. Ils ont chacun un trait de personnalité propre et qui permet de bien les différencier :
-Haruhiro ; héros parmi les héros (c'est le personnage principal quoi) par qui on va observer l'aventure. Il possède toutes les qualités du héros d'animé : toujours en réflexion, à faire sortir le meilleur de lui-même et à chercher le meilleur pour ses amis.
-Manato ; c'est un peu le grand frère du groupe, celui qui fait tout. Altruiste et généreux, ce doit être la figure la plus pure du groupe.
-Ranta ; tout l'opposé de Manato : c'est un bagarreur grande gueule. C'est la figure du méchant garçon qui exaspère le groupe mais qui se révèle plus qu'utile sur les champs de bataille.
-Moguzo ; le grand gaillard timide que l'on entend pas beaucoup, que l'on ne voit pas beaucoup. Il est là, on pourrait croire que c'est un monstre de part sa corpulence mais en réalité, il est plus doux que méchant.
-Yume ; la fille un peu bêbête du groupe qui ne manque pas de mordant si l'on se moque d'elle.
-Shihoru ; la fille timide par excellence. Voilà...
-Merry ; une fille froide et distante qui possède une évolution agréable et plutôt bien construite.
Ainsi, ce sont ces sept protagonistes que l'on va suivre durant les douze épisodes de cette aventure. Au premier abord, il s'agit bien d'archétypes mais les évolutions de chacun changent rapidement la donne en nous offrant des facettes vraiment intéressantes et des relations étonnantes ; pour exemple, j'adore faire mes pronostics amoureux et je dois avouer que je me suis retrouver sur mon derrière quand j'ai su comment ça allait imbriquer tout ça (sans mauvais jeu de mot). On regrettera peut-être certaines facettes de personnalité quelque peu ennuyantes mais dans l'ensemble, c'est un excellent point qui nous est présenté pour cet animé. Concernant les figures secondaires, il faut avouer qu'il y en a, c'est le moins que l'on puisse dire. Cependant, outre deux-trois figures intéressantes et surtout présentées à l'écran, on oscille entre des apparitions et des exceptions, resserrant drastiquement la possibilité d'avoir des adjuvants, voire des antagonistes - en effet, à part les monstres, il n'y a guère d'antagonistes humains dans cette saison. En un sens, c'est dommage car l'on se cantonne aux figures principales et d'un autre sens, c'est sympa car l'on peut pleinement se concentrer sur les évolutions de chacun.


Pour l'animation ! C'est fluide et c'est le principal. Plus sérieusement, c'est tout à fait actif, pas de problèmes percutants dans l'animation des personnages. Ce n'est pas transcendant pour ce qui est de la qualité d'image néanmoins, on a le droit à une touche pastelle vraiment bienvenue, notamment pour ce qui retourne des lieux civilisés ou des zones naturelles. Un rendu qui ajoute une touche de merveilleux plus qu'agréable.


Concernant les combats, pas grand chose à ajouter. C'est dynamique, plutôt bien orchestré et, tout comme les personnages, ils évoluent, devant bien plus fluide et précis au fil des épisodes. La matérialisation des compétences est sympathique mais sans plus.


Pour ce qui retourne de la musique, je dois avouer n'avoir - comme d'habitude - pas vraiment prêté attention aux génériques de l'animé malgré la remarque de cette même touche picturale fort agréable. Dans l'ensemble, cela semble correct sans pour autant être transcendant. Quelques notes épiques viennent accompagner les moments forts, pour notre plus grande joie mais autrement, la musique demeure plus présente que démentielle.


Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie est un animé frustrant, la cause principale à son unique saison et donc, à son voile concernant l'enjeu principal de la série. Malgré des intrigues fort sympathiques et des évolutions géniales, on demeure quoi qu'il arrive déçu en fin de course car nos questions n'ont pas trouvé de réponses. Néanmoins, force est de constater que le divertissement est au rendez-vous. On s'amuse du visionnage de ces quelques épisodes quand bien même nulle conclusion nous attend après le générique final. La force de cet animé réside véritablement dans le traitement qu'il donne de ces personnages : les caractères, les évolutions, les relations... tout est absolument génial et donne envie d'en apprendre plus sur ces différents protagonistes. Une création qui aura eu une belle inspiration mais qui risque, à mon grand regret, ne trouver aucun moment pour expirer convenablement. Quoi qu'il en soit, cette saison unique demeure passionnante, amusante et prenante et ce malgré des défauts discutables et des clichés obligatoires lorsque l'on parle de ce genre d'aventure. A regarder sans hésitation !
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
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le 18 déc. 2020

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PhenixduXib

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