Kuzu No Honkai est un manga qui me semblait fort prometteur. Deux adolescents (Mugi et Hanabi) pris dans un amour impossible pour leurs professeurs, décident de sortir ensemble pour combler leur manque affectif et tenter d’assouvir leurs fantasmes dans une relation illusoire. Un spitch originale bien qu’assez prévisible mais ça c’est un peu le cas de toute les romance j’ai envie de dire, on sait pertinemment qu’à la fin les héro finissent ensembles, l’important c’est les péripéties qui vont les amener à cette fin.
Dans le manga, le style de l’artiste n’est pas des plus convainquant, les cheveux des personnages sont fins et détaillé mais tous les arrière plan son vide. C’est surement intentionnel pour focaliser l’attention sur les visages et leurs expressions mais le résultat est fatalement assez ennuyeux et fade. Heureusement l’anime n’est pas aussi épuré et s’avère même carrément jolie avec en prime une OST particulièrement réussi qui est clairement l’un de mes coup de cœur musicale de l’année (merci pour la découverte de Sayuri la chanteuse du générique de fin dont je suis devenu fan <3). De fait, ça fait partie des (très) rares œuvres qui sont meilleure en anime qu’en manga.
Malheureusement, les dessins et l’OST ne font pas tout et l’anime ne gomme pas les défauts du récit. Les 3,4 premiers épisodes étaient pourtant très sympas mais pour moi tout bascule après cette introduction. Voilà en gros les éléments qui m’ont déplus/dérangé.
Le couple Hanabi-Mugi se sépare assez vite et avec sa faible personnalité notre héroïne se fait plus ou moins violé par tout le monde, c’est assez gênant pour tout dire. Même sa meilleure amie Sanae va la harceler après lui avoir déclaré sa flamme dans une scène portant assez touchante à la base…
Néanmoins elle va tout de même remettre en question son comportement sur la fin de l’anime.
Du côté de Mugi, on retrouve le cliché de la petite princesses qui n’a d’yeux que pour son Senpaï et qu’on surnomme à tort « Moe ». Oui à tort car le terme désigne en réalité le fait de ressentir de l’affection pour un personnage fictif, ça ne désigne donc pas un type de personnage normalement, c’est un abus de langage qui a fini par se muer en stéréotype de personnage. Et personnellement je ne supporte pas ce genre de gamine niaise et condescendante, elles n’ont aucune profondeur et ressemble surtout à une parodie ; jugez plutôt (jusqu'à 1’30) : https://youtu.be/wdaqbqlKRBU?t=41... Dans un manga comique ce genre de caricature passe encore, c’est cohérent avec le ton, mais pour un manga qui se veut mature et sérieux ça ne va pas du tout.
Akane, la prof dont Mugi est amoureux, est quant à elle présenté au début comme une sorte de sociopathe qui ne ressent rien pour personne et prend même plaisir à jouer de ses charmes pour briser des couples et briser le cœur des autres femmes en leur volant leur crush. Ainsi, en apprenant les penchants de Hanabi pour un autre prof, cette garce va le mettre à ses pieds dans l’unique but de la faire souffrir.
Mais Akane n’avait pas prévue que cette histoire allait lui faire prendre conscience de son mal-être, cette dernière ne recherchait finalement que de l’attention, qu’on s’intéresse à elle pour autre chose que le sexe (étant une très belle femme).
Le personnage à première vue détestable va ainsi nous paraître plutôt triste et renvoyer un message intéressant. C’est bien vue, malheureusement j’ai quand même eu du mal à m’enlever de la tête son image de manipulatrice et n’ai donc pas vraiment réussi à ressentir de la compassion pour elle. Je pense que son évolution est trop brusque et maladroitement amené, au final ça manque de crédibilité et on continue à se demander si elle ne joue pas la comédie.
Enfin, je ne suis pas des plus à l’aise avec ces histoire d’amour prof-élève, pour tout dire, je trouve ça un peu malsain et puéril (de même qui les histoires entre la/le « Kôhai Moe » et son/sa « Senpai », c’est juste de l’admiration qui est confondu avec un sentiment amoureux). Pour toutes ces raisons j’ai eu bien du mal à me laisser emporter par ce récit que j’ai trouvé faussement mature et un peu concon voir malaisant parfois du côté de Hanabi… Si l’émotion est là c’est surtout grâce aux musiques plus qu’aux situations.