Pour commencer je tiens à préciser que je ne suis pas vraiment familière aux animés ou aux mangas. J'en ai vu quelques uns, de style différents, j'en lis aussi régulièrement, mais je ne peux pas dire que je m'y connais particulièrement. Je tenais pourtant à parler de Kuzu no Honkai, tant son traitement d'un sujet vieux comme le monde, largement usé, qu'est l'amour impossible, est ici abordé d'une façon si juste et nouvelle qu'on y redécouvre l'absolu nécessité de raconter une telle histoire.
Dès le départ ce qui nous frappe c'est la beauté des dessins, qui rend l'univers vivant et proche. La bande son, toujours parfaitement dosé, termine de nous embarquer dans cet univers.
Ensuite ce qui retiens notre attention c'est ce ton mélancolique et ces personnages au bord des larmes. Ils sont fragiles et froids, terriblement conscient des choses mais pourtant perdus. Ils traînent un air désabusé, comme à la merci du monde et de leurs sentiments.
Petit à petit l'animé met en place des portraits de personnages aux personnalités et aux parcours variés, qui rend le récit multiple, tout en n'abandonnant jamais son fil conducteur : la difficulté d'aimer à sens unique. Cela pourrait être niais, téléphoné, réducteur, mais il n'en est rien. Kuzu no Honkai choisi d'aborder ce sujet avec toute la complexité qu'il mérite. Ce sont les personnages qui font l'histoire, avec leurs failles. Ils sont égoïstes, blessés, orgueilleux, manipulateurs, mais à d'autres moments ils peuvent être empathiques, éclairés, plein d'amour propre et de lucidités. Ils sont tous profondément humains et donc attachants.
J'ai donc aimé que ces personnages et l'issu de l'histoire ne soit jamais idéalisé, que le sujet soit traité avec maturité. C'est la raison pour laquelle Kuzu no Honkai laisse autant de place aux corps qu'au coeur. Parce que lorsque l'on aime et désire quelqu'un, les sentiments sont tout aussi important que le sexe. Cet animé traite le sujet en ne délaissant jamais ces deux aspects, proposant ainsi des personnages habités par un flot de pensés et de désirs, mais aussi parfois laissant résonner leurs coeurs vides et leurs corps froids.
Rarement je n'ai vu dépeindre aussi justement le désespoir de l'amour à l'adolescence. Car Kuzu no Honkai a décidé de ne jamais idéaliser son sujet et de le traiter avec l'envergure, la complexité et la noirceur que cela mérite. Nous laissant tout de même à la fin avec un seul sentiment, celui de vouloir aimer, même au risque de se faire du mal.