A Certain Magical Index, c’est un peu comme si tu prenais un shaker, que tu y mettais de la science-fiction, de la magie, des écoliers avec des pouvoirs incroyables, et que tu secouais très fort en espérant que tout ça prenne sens. Le résultat ? Une série où les idées fusent dans tous les sens, mais où l’exécution te laisse parfois un peu… perplexe, genre "attends, qu’est-ce qui vient de se passer ?". Bienvenue à Academy City, là où les étudiants ne révisent pas leurs maths mais testent plutôt des pouvoirs surnaturels sous la supervision d’un corps enseignant plus mystérieux que celui de Harry Potter.
L’histoire suit Touma Kamijou, un étudiant au pouvoir un peu particulier : sa main droite, "Imagine Breaker", annule n’importe quel pouvoir surnaturel, qu’il soit scientifique ou magique. Cool, non ? Sauf que Touma, c’est le mec avec une poisse légendaire. Littéralement, la chance lui tourne le dos à chaque coin de rue. Son quotidien bascule quand il croise Index, une jeune fille qui a mémorisé une bibliothèque entière de grimoires interdits dans son cerveau. Oui, c’est un peu la version ultime du nerd littéraire. Forcément, cela attire toutes sortes de magiciens pas très sympas et d’organisations secrètes qui veulent mettre la main (et les sorts) sur elle.
Le concept de base est prometteur : une ville ultra-technologique où la science règne en maître, et où la magie vient s’inviter dans ce monde déjà bien barré. Sauf que, dès les premiers épisodes, A Certain Magical Index te balance un mélange de termes pseudo-scientifiques et magiques à t’en donner le tournis. On parle d’"espers", de "Level 5", de "grimoire", tout en te bombardant d’intrigues secondaires plus complexes qu’un manuel de physique quantique. Tu t’accroches à ton canapé en te disant : "Ok, je vais comprendre à un moment donné". Mais non, la série a décidé de jouer la carte du grand bazar narratif.
Visuellement, c’est un plaisir. Les scènes d’action sont dynamiques, avec des pouvoirs qui jaillissent dans tous les sens et des combats qui te donnent l’impression d’assister à un feu d’artifice surboosté à la magie. Academy City est un cadre visuellement intéressant, mêlant architecture futuriste et zones plus "scolaires", ce qui crée une ambiance assez unique. Chaque personnage a son style bien à lui, et les magiciens avec leurs grimoires, face aux espers avec leurs pouvoirs, créent une opposition visuelle assez cool. Mais au bout d’un moment, les joutes magico-scientifiques commencent à se ressembler, et on regrette presque de ne pas avoir un manuel pour décrypter tout ça.
Touma, le héros, est sympathique dans son rôle de poissard de service, mais il reste un peu lisse. Certes, il fonce toujours tête baissée pour protéger ses amis (et surtout Index), mais il manque parfois de profondeur. Son pouvoir, bien qu'intéressant sur le papier, finit par être un peu redondant : il touche, ça annule, fin de l’histoire. On aurait aimé voir un peu plus de développement autour de lui, au lieu de simplement le regarder accumuler les galères.
Quant à Index, elle est… mignonne, mais soyons honnêtes, elle passe la plupart du temps à se faire kidnapper, sauver, ou à servir de catalyseur à des intrigues plus grandes qu’elle. C’est dommage, car son concept (une encyclopédie magique vivante) avait du potentiel, mais elle finit par être reléguée au rôle de "demoiselle en détresse" plus souvent qu’on ne l’aurait souhaité.
L’un des gros points forts de la série reste les personnages secondaires. De Misaka Mikoto, la "Railgun" badass qui manie l’électricité comme personne, à Accelerator, un anti-héros avec un complexe de supériorité et un pouvoir complètement abusé, A Certain Magical Index te sert une brochette de personnages bien plus intéressants que Touma et Index eux-mêmes. C’est souvent ces personnages qui volent la vedette, et leurs intrigues sont parfois plus captivantes que l’histoire principale.
Mais le vrai problème de la série, c’est qu’elle veut trop en faire. À force de jongler entre science, magie, pouvoirs, conspirations et rivalités, A Certain Magical Index finit par se perdre dans ses propres ambitions. Les arcs narratifs sont souvent inégaux : certains épisodes sont captivants, te laissant scotché à l’écran, tandis que d’autres sont confus ou tout simplement ennuyeux. Il y a des moments où tu te dis "Wow, ça, c’est cool", mais ils sont souvent entrecoupés de passages où tu te demandes si la série sait vraiment où elle veut aller.
En résumé, A Certain Magical Index est une série qui regorge d’idées et d’action, mais qui s’éparpille un peu trop. Entre les intrigues complexes, les personnages secondaires qui volent la vedette et les moments où la logique se fait la malle, elle offre une expérience inégale. Si tu es fan de combats entre magie et science, avec des explosions visuelles à gogo, tu y trouveras ton bonheur. Mais si tu cherches une histoire cohérente et bien ficelée, tu risques de te sentir aussi perdu que Touma dans une bibliothèque magique sans carte.