A apprécier sur la durée

Evidemment, quand on s'arrête au premier épisode on se dit qu'Hananoi est un sociopathe. Je mentirais en disant qu'au début je ne l'ai pas trouvé hyper gênant, limite dangereux. Je me suis même demandé si l'auteur allait finir par réussir à sauver l'âme du monstre qu'elle avait elle-même créé. Personnellement, à la place d'Hatoru, je ne suis pas sûre que j'aurais eu la volonté de me rapprocher de lui sans avoir toujours quelqu'un avec moi "au cas où". Heureusement pour lui, sa curiosité et sa volonté d'approfondir ses connaissances sur les relations humaines pour ne pas rester sur un échec l'ont emporté et elle a décidé d'essayer de le comprendre ("ouf" me direz-vous, sinon l'histoire se serait vite finie).

Nous apprenons donc à découvrir Hananoi à travers les yeux intrigués et évolutifs d'Hotaru et, finalement, on se prend au jeu. Evidemment, au fur et à mesure, nous apprenons plus de choses que le personnage lui-même grâce aux flashbacks, et on comprend beaucoup mieux comment et pourquoi ces 2 là sont devenus ce qu'ils sont. De fait, après quelques épisodes, il devient beaucoup plus plaisant de suivre l'avancement des sentiments des personnages et nos inquiétudes du début s'estompent au fur et à mesure. Malgré cette belle évolution (qui n'est que le début, puisque nous n'avons que 12 épisodes), on garde quand même dans un coin de sa tête une espèce de panique latente, comme si on s'attendait à ce qu'Hananoi pète un câble à force de trop se retenir. Je trouve ça à la fois stressant et incroyable.

En tout cas, sans vouloir défendre Hananoi, ce n'est pas le 1er personnage masculin chelou qu'on trouve dans un shojo et ce ne sera certainement pas le dernier (après, j'admets qu'il part de trèèèèès loin). Combien de fois ai-je vu/lu des mecs dire "je veux que tu n'appartiennes qu'à moi" ou "je n'aime pas que tu regardes les autres gars" ? Rien que dans ma modeste mangathèque, j'en ai déjà 2 ou 3 qui me viennent en tête xD. Du haut de mon grand âge, ce genre de comportement me dépasse complètement, mais quand je me souviens de mes années lycées et des dingueries "romantiques" que j'ai pu entendre à cette époque, ça me choque beaucoup moins. A se chercher soi-même, il ne me paraît pas anormal d'avoir besoin d'exclusivité. Rester comme ça quand on passe la vingtaine, c'est ça qui est bizarre ;)