une série poignante dissimulée derrière son atmosphère légère

Nous avons ici une série d’animation réalisée par un dessinateur romain, Zerocalcare qui peut paraître banale et plutôt légère d’esprit au premier coup d’œil mais qui se révèle au fur et à mesure du visionnage être une histoire traitant de sujets profonds révélés à travers les intenses et divers questionnements des personnages. Chacun des personnages a ses particularités mais tous se complètent à merveille. Le protagoniste, Zero, représente Zerocalcare. Cela va de soi puisque celle-ci est une série inspirée de la vie du dessinateur. Le personnage peu commun de cette série et pourtant intéressant qui n’est autre qu’un Tatou servant d’allégorie à la conscience du héros. Ce qui aide peut-être le spectateur à mieux lire les sentiments de Zero.
La construction de cette série se fait par séquences, parfois ces dernières suivent une chronologie logique, parfois il y a des retours dans le passé qui aident à avancer dans l’histoire. La première scène du film est immersive puisqu’elle se fait « in medias res », cependant elle convient bien au spectateur qui parvient facilement à définir la situation ainsi que les personnages présents. La relation que partage Zero avec Alice est le fil conducteur du début à la fin, pourtant cette dernière se révèle à un moment donné bien plus importante qu’on ne le croit. Chacune des scènes est importante sans en avoir l’air et elles s’agencent et se lient à la perfection. Après un certain élément déclencheur, la scène finale est assez prévisible et pourtant incroyablement bien exécutée et pensée. Cette série dispose d’éléments très intelligents qui tiennent le spectateur en haleine tels le manque d’informations volontaire par certain moment : les personnages savent quelque chose qu’ignore le spectateur ce qui stimule ce dernier en le poussant à la réflexion.
Malgré son début légèrement lent, le rythme devient de plus en plus soutenu sans pour autant perdre le spectateur. L’alternance entre les scènes très profondes (au niveau de la réflexion) et les scènes plutôt légères d’esprit et drôles fait le charme de cette série. Cette dernière peut sembler légèrement lente au début mais qui devient très rapidement rythmée et qui attise notre attention jusqu’à ce que cela devienne impossible de ne pas enchaîner avec l’épisode suivant. Malgré sa division en six épisodes d’une vingtaine de minutes, elle reste pour moi une série qui se dévore en une seule fois sans aucun problème.
Chacune des musique est judicieusement choisie sans pour autant avoir un rôle important et prendre le dessus sur un autre élément dans la scène. J’ai été heureuse d’entendre une musique française de Fauve lors d’une scène de cette série qui rappelons-le est italienne. Même si nous avons ces musiques d’un côté, de l’autre l’apparition de silences renforcent le côté émotionnel de l’œuvre.
Pour conclure, nous avons ici une des séries les plus poignantes que j’ai vues. Elle dispose de personnages attachants. Ce qui est plaisant est sa manière de magnifiquement bien traiter divers sujets tels que celui du destin. En effet, ces sujets portants à de belles et nécessaires réflexions sont habilement dissimulés derrière une atmosphère légère, tordue et humoristique. Cette série m’aura décroché plus d’une larme et je ne peux que la conseiller.