Une série brillante, bluffante, didactique, passionnante, débordant d'idéalisme (démocrate) forcené qui constamment se fracasse sur les récifs de la triste réalité, et qui pourtant persiste.
Si The Wire effectue une radiographie pessimiste de la société américaine notamment pourrie par une administration et des services publics incapables de changer les choses, The West Wing est LA série en parfait contrepoint, qui t'offre une galerie de personnages pétrie de valeurs positives présidant à la destinée du peuple américain au sein de la maison blanche.
Ils ne sont pas parfaits pour autant, loin de là ! Entre l'asocial, l'éruptif colérique et imbu de lui même, l'angoissé(e) sentimental, l'obsédé du détail lyrique, etc, il y a de quoi faire. Ça fuse, ça se confronte dans tous les sens sur le pourquoi du comment influencer le cours du Yen, bombarder ou non un site d'enrichissement d'uranium iranien, couvrir un potentiel scandale sexuel, concilier ou envoyer bouler les amendements républicains majoritaires au congrès... Le casting, même élargi, est impeccable, avec en chef de file un Martin Sheen incarnant un président des états-unis détonnant.
Un point sur la réalisation. Avec pour essentiel terrain de jeu les couloirs de la maison blanche, The West Wing s'offre de longs plans mouvants bifurquant d'un bureau à l'autre, entrecroisant les conversations, la sensation de vivre le quotidien de cette administration dantesque est superbement mise en scène.
The West Wing n'est pas parfaite, la gestion de certaines intrigues ou personnages surprend parfois par leur... Abandon pur et simple ! La saison 5 (correspondant au changement de scénariste) est un peu faible par rapport à l'ensemble... Mais globalement, The West Wing est un pur bonheur de divertissement intelligent, nerveux, non exempt d'humour, redoutablement attachant sur la durée.
A voir absolument.