Kimari s'était promis de profiter au maximum de sa vie de lycéenne. De voyager ! Voire même de sécher les cours ! Mais au moment de faire le premier pas, elle se résigne par peur d'échouer dans son entreprise. Tout l'inverse de Shirase, surnommée Pôle Sud, qui rêve de partir pour l’Antarctique à la recherche de sa mère disparue. Au contact de Shirase, Hinata, et Yuzuki, Kimari va s'embarquer dans un voyage qui la mènera jusqu'au bout du monde.
Merci Madhouse. C'était excellent. Quatre adolescentes en partance pour l'Antarctique, cela parait saugrenu comme concept, mais l'équipe derrière cet anime réalise une double prouesse : rendre crédibles les motivations des personnages, mais aussi le cheminement qui leur permettra d'atteindre un tel objectif. Ce sans jamais nous faire croire qu'il s'agit d'un tâche facile, et que n'importe qui peut y arriver. La destination s'avère d'autant plus belle que le voyage est long et sinueux.
Autre prouesse : celle de créer quatre héroïnes ne se cantonnant pas à la caricature, mais que nous sentons vivre, grandir, et évoluer sous nos yeux. Même leurs réactions - comme celle de Shirase face aux anciennes amies d'Hinata - paraissent infiniment plus logiques et spontanées que dans la majorité des séries. Ce soin apporté aux protagonistes permet de nous attacher à eux, que ce soit dans leurs joies et dans leurs peines. L'épisode 12 m'a beaucoup touché, il a été pensé pour. Je reste moins convaincu par l'équipe japonaise composée à 80% de femmes, même si je les ai beaucoup appréciées, individuellement.
Techniquement, c'est du haut-de-gamme pour une série TV. Nous reconnaissons bien le studio responsable, quelques années auparavant, des deux premières saisons de Chihayafuru. Comme le confirme la réalisatrice, les décors ont été très travaillés, basés sur des visuels concrets, même pour les parties se déroulant au Japon. Cela se sent et témoigne des nombreux efforts fournis par l'équipe sur cet anime. C'est beau. Je ne connaissais pas le nom de la réalisatrice, alors qu'elle a déjà un parcours des plus impressionnants. Notamment, j'avais apprécié son travail sur Prince of Stride. Je vais donc suivre la suite de sa carrière avec intérêt, et me pencher dores et déjà sur ses précédentes réalisations.
Un petit reproche pour la route. Nous sentons finalement peu le danger de l'Antarctique pour nos héroïnes, celui-là même qui a pourtant couté la vie de Takako. De plus, certaines des contraintes liées à cet environnement n'ont semble-t-il été traitées que dans le générique de début. Mais bon, je chipote. Dans l'ensemble, Sora yori mo Tooi Basho est une très grande réussite, alors qu'elle ne paye pas de mine au premier abord.