Acca, malgré son rythme très lent, semblait très bien parti.
On commence par nous présenter l'image du royaume de Dowa où la stabilité politique règne, le monarque est bon et à l'écoute de son peuple et chaque district vit sa vie en protégeant ses traditions locales si chère à ses yeux. Cependant avec la santé chancelante du roi et l'arrivée imminente de son successeur incompétent sur le trône pèse l'inquiétude de voir Acca, l'agence civile chargée du contrôle des différents districts du royaume, être démantelé.
Jean Ottus, le second en commande de l'agence d'inspection est envoyé dans chacun des districts du royaume pour enquêter sur les rumeurs de coup d'Etat qui circulent à travers le pays.
Au fil des épisodes on nous peint une image plus mitigée du pays. On se rend compte par exemple que le district Suistu est en réalité enfermé sur lui-même et que les habitants sont dans l'incapacité de communiquer avec le monde extérieur pour la "préservation des traditions du pays". Ainsi de nombreuses tentatives de révoltes auraient été étouffées au fil des ans et tues au public.
L'Etat de Furawau quant à lui se voit obligé de partager toutes ses ressources avec les autres districts sans profiter de ses richesses et le mécontentement gronde dans la population.
Les diverses tensions politiques que Jean découvrent semblent apporter plus de profondeur à l'univers. On se dit que finalement tout n'y est pas parfait et que le protagoniste devra faire tôt ou tard un choix : maintenir le système en place ou rejoindre le camp de la révolte.
Cela est d'autant plus critique pour lui du fait qu'on apprend qu'il est en réalité le fils de la première princesse royale qui a été écartée de la cour pour des raisons politiques et est finalement morte dans un accident de train, ce qui ferait de lui le premier prétendant au trône si sa mère n'avait pas accepté d'abandonner son titre.
Jean a donc été envoyé en mission à travers le pays par les têtes dirigeantes d'Acca (et donc du coup d'Etat) afin d'attiser les rumeurs selon lesquelles l'héritier légitime cherchait à récupérer le pouvoir des mains du prince superficiel et visiblement incompétent.
Bien qu'il ait tenté de rester relativement passif face aux événements, l'avant dernier épisode l'implique définitivement par une tentative d'assassinat qui se termine avec son meilleur ami à l’hôpital.
Malheureusement toute cette tension se révèle avoir été une illusion au dernier épisode et ne se règle au final qu'à coup de happy-ending forcé.
Les tensions dans les différents districts sont balayés du revers de la main et le problème de l'incompétence du prince héritier est réglé par un coup de pression de la part des forces militaires d'Acca digne d'un poisson d'avril.
En gros ils ont entouré le prince avec leurs troupes, l'ont humilié en public puis lui ont dit "en vrai on vous donne notre allégeance, démantelez pas Acca on est nécessaires et on vient de le prouver". Ce qui ne règle pas vraiment le problème d'incompétence ou le fait que beaucoup de personnes au sein d'Acca souhaitaient vraiment avoir Jean pour roi.
Je n'aime pas non plus le traitement manichéen qui a été fait des personnages et de l'intrigue. La morale de l'histoire semble être qu'on peut faire confiance au système pour se réguler lui-même et que la révolte n'était pas légitime dans cette affaire.
Furawau et son leader qui étaient montrés au départ comme des éléments de complexité sont finalement relayés au rang de "méchants" et source de l'instabilité politique et du mécontentement général de la population dans un plan diabolique visant à faire passer le pouvoir des mains de la famille Dowa à un Acca qui serait redevable à ce district et donc soumis à ses règles... Oui, au lieu de laisser le prince débile démanteler Acca et s'en servir comme marionette ils ont préféré se servir du conseil d'Acca pour monter un coup d'Etat et mettre Jean (qui a été montré comme plus intelligent et dur à manipuler que son cousin) à la tête du royaume.
Et comment leur cas est réglé ? Très facilement : ils ont demandé leur indépendance et ont quitté le royaume... Si c'était si facile pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?
Le plus drôle est que Furawau étant le district d'où proviennent la majorité des ressources minières et pétrolières de Dowa (ils auraient jamais eu leur indépendance IRL ceux-là), pour éviter que dernier ne souffre de leur manque on nous apprend à la toute fin que le pauvre district de Pranetta (qui ne vivait que des importations et dont l'activité minière ne tenait en place que par l'entêtement des habitants qui refusaient d'accepter qu'il n'y avait rien sous leur sol) a finalement réussi à miner quelque chose. Ben ça par exemple...
Bref, après tout ça on peut comprendre que la fin me laisse un arrière goût assez amer qui a fait baisser la note globale de pas mal de points.
Bons côtés des choses : L'opening est une tuerie, le style artistique est assez agréable, le rythme est peut-être lent mais j'ai personnellement beaucoup apprécié pouvoir prendre mon temps en regardant cette série. Et la nourriture donne vraiment envie !