Pour bien connaître le propos d'Afro Samuraï, cette phrase au sujet de la B.O (géniale, signée par R.Z.A) écrite par Pierre Evil pour Chronic'art résume parfaitement ce qu'est la série :
"Mini-série animée conçue par Takashi Okazaki, Afro samurai réussit en effet l'exploit éminemment tarantinesque de réunir quatre ou cinq subcultures en même temps à l'intérieur de chacun de ses épisodes : le cool machiste de la blaxploitation, le hiératisme du western-spaghetti, la sagesse à deux balles des films de Shaolin, l'ultraviolence saccadée de l'animation à la japonaise, sous la référence-étendard (ou bandeau, puisque le nœud de l'intrigue est la quête du bandeau qui ceint la tête du "Numéro 1") du film de sabre ; et, au sommet de cet amoncellement référentiel, le voix de Samuel L. Jackson dans le rôle-titre, en guise de suprême signature subculturelle."
Et pour cause, compressé, pour ne pas dire comprimé, les 5 épisodes sont menés tambour battant, avec un Afro Samuraï à la marche métronomique qui ne souffre d'aucun obstacle sur son chemin de vengeance. Tissé sur ce chemin : flashbacks, schizophrénie, femme vénéneuse, musique divine et technique superbe, trait stylisé et maîtrise de la chorégraphie (le combat en chute libre, diantre!).
Afro Samuraï est un bel objet de la pop culturel, sans doute parnassien, qui remplit tout ce qu'il avait à remplir. Et c'est sans doute ici que point le reproche. On aurait aimé plus, encore. Afro Samuraï, aussi maîtrisé soit-il ne dépasse pas le statut de divertissement haut de gamme et se révèle moins mémorable que quelques uns de ses comparses. Dommage, parce que l'on sent que l'anime aurait pu s'épanouir bien au delà de ses cinq épisodes...