Si un ami ne m'avait pas conseillé cette petite série britannique, je serais passée à côté, et pourtant, j'en entends beaucoup de bien depuis sa sortie.
Parce que la vie est pleine de surprises, et notre quotidien jalonné de jolies découvertes, je me sens mieux après avoir englouti les 2 premières saisons d'AFTER LIFE (la saison 3 arrive bientôt !). En effet, avec 2 saisons de 6 épisodes chacune, d'une durée de moins de 30 min/épisode, ça se regarde très (trop) vite.
Pourquoi ? Parce que c'est, certes, fondamentalement ancré dans l'esprit de ces comédies britanniques qui ont ce petit quelque chose en plus et que le propos a beau être dramatique, l'issue en demeure réconfortante. Et puis, parce que j'ai frôlé plusieurs crises d'asthme à force de rire non stop.
L'intrigue est d'une banalité affligeante et parlera à celles & ceux qui ont perdu quelque chose/quelqu'un. Tony, journaliste pour le journal gratuit d'une petite localité en bord de mer, vient de perdre sa femme, Lisa, l'amour de sa vie, après un cancer du sein. Il ne s'en remet pas et songe chaque jour au suicide. Mais sa chienne l'en empêche. Et puis il y a ses collègues, dont son beau-frère, le rédacteur en chef du journal, qui tentent de le maintenir en vie, ce qui est très compliqué en raison de l'effroyable attitude de l'homme brisé. Cynique et presque jusqu'auboutiste, Tony se sent investi d'un "super pouvoir", il est plus que décidé à faire payer la terre entière pour la perte de sa femme. N'ayant plus rien à perdre, il n'en a plus rien à faire de quoi que ce soit... Mais le destin place sur sa route des rencontres, des situations, des prises de conscience pour lui permettre de tirer les conséquences qui s'imposent et tenter de redonner un sens à sa vie, ce qui n'est pas gagné.
En toute simplicité, et avec beaucoup d'émotion et de cynisme, Ricky Gervais crève l'écran avec sa création, After Life. Il nous livre une petite pépite d'humanité, dans ce qu'elle a de plus horripilante comme de plus merveilleuse. Altruisme, bienveillance, sincérité, honnêteté se confrontent à la violence de notre société et à la violence de la vie qui peut, du jour au lendemain et sans prévenir, reprendre le cadeau qu'elle nous avait offert. C'est une série sur le deuil, sur la vie, sur ce qui nous lie aux autres, sur les petits bonheurs, sur l'attrait des ténèbres. Bien sûr, c'est très corrosif et l'humour noir et cynique de Ricky Gervais, même s'il dépote, fait au final beaucoup de bien. Comme un orage salvateur. Une fois que ça a bien pété, on se sent mieux (d'ailleurs, certains dans la série sont coutumiers de cela, au propre comme au figuré !)
Vraiment, un gros coup de coeur pour moi ! Je ne m'y attendais pas et me suis complètement reconnue dans ce personnage d'ours bougon qui ne supporte plus son prochain mais qui parvient à trouver, au fond de lui et grâce aux mains tendues, suffisamment de force pour continuer malgré tout. Malgré la perte, la douleur et l'inconnu. Et cette chienne ange gardien, quel amour ! J'en ai chialé, bon sang ! Sans doute que ceux qui sont passés par là comprendront et accueilleront cette série avec davantage d'émotions que les autres. Ou pas. Dans tous les cas, c'est une réussite à tous les niveaux, en plus de compter un casting royal !
Mention spéciale au psy complètement barge (comme quoi, faut toujours se méfier de ces pseudos professionnels, ha ! ha !), interprété par Paul Kaye (le culte Prête Rouge Thoros de Myr dans Game Of Thrones) ou encore le père de Tony qui n'est autre que David Bradley (le célèbre Rusard de Harry Potter ou l'infâme Walder Frey de Game Of Thrones) ; Ashley Jensen, magnifique Agatha Raisin ici solaire, comme toujours ; sans oublier Penelope Wilton (pour les fans de Downton Abbey)...
Mise à jour Saison 3 (et fin de série)
J'ai découvert cette pépite de comédie dramatique anglaise il y a un an et avais dévoré les deux saisons de 6 épisodes (comptez 3h max par saison).
C'est aussi via cette série que j'ai pu mesurer tout le talent de Ricky Gervais qui écrit, réalise la série et en interprète le rôle titre avec le personnage déchirant et bouleversant de Tony...
Tony était heureux et menait une vie de rêve jusqu'à ce qu'il perde subitement l'amour de sa vie, Lisa, d'un cancer. Inconsolable, il se refait chaque jour le film de leur histoire grâce aux nombreuses vidéos de leur quotidien qu'il a réalisées et à celles que sa femme lui a laissées. Avec son chien, il s'enfonce jour après jour dans un deuil insurmontable, bien décidé à se foutre de la terre entière et à se suicider...
Journaliste pour un quotidien gratuit dans une petite ville, il rend la vie impossible à ses collègues, au voisinage et à son beau-frère qui est aussi son patron.
On assiste, le cœur brisé, à sa tentative de ne pas se noyer et on savoure ses réflexions sur la vie, ses coups de poing acides et drôles.... Oui, ici on passe en un claquement de doigt du rire aux larmes.
Cette ultime saison ne déroge pas à la règle et met l'accent sur l'entourage de Tony, les galères des uns et des autres et la nécessité de continuer malgré tout à vivre. Quelle fin !!! Juste parfaite... Si belle et poétique, incisive et percutante, à l'image de toute la série.
Malgré les thèmes du deuil, de la dépression, de la difficulté à trouver le bonheur, c'est une série feelgood, intelligente et pleine d'émotions & d'humour.
After Life restera pour moi un énorme coup de coeur. J'y vois ici davantage de génie concernant le traitement des idées suicidaires qu'avec une chanson interprétée a capella lors du JT de 20h sur une chaîne TV de grande écoute... Question d'authenticité, de finesse, de talent et de pudeur. Des qualités que Ricky Gervais manie avec brio, tout en étant capable d'appuyer là où ça fait mal pour bousculer les esprits.
Merci !