Ajin nous propose un scénario certes gagnant mais qui manque cruellement d’originalité. Kei, lycéen, suite à un accident, découvre qu’il est un Ajin, être immortel surnaturel traqué par le gouvernement. Bon, y’a pas à dire, l’adolescent doté d’un superpouvoir et mal accepté dans la société, c’est du vu, vu, et revu ! Tokyo Ghoul, Naruto, Blue Exorcist ont déjà proposé ce type de héros et ils sont loin d’être les premiers ! Néanmoins, l’animé propose des personnages complexes et intéressants à la fois au niveau des protagonistes et des antagonistes. Le personnage principal Kei, n’est ni admirable ni exécrable ce qui le rend profondément homme. Agit-il pour protéger sa famille ? Les Ajins ? Ou est-il juste un sale adolescent égocentrique qui veut se tirer d’affaire ? Nous ne savons pas. De même, nous ne savons pas pour qui prendre parti dans l’histoire (gouvernement ou Ajins). C’est surtout cet aspect énigmatique qui va nous encourager à suivre l’évolution de Kei au fil des épisodes.
L’animation 3D, bien que très critiquée, est loin d’être hideuse. Il est vrai que l’aspect réaliste de l’animé déroute lorsque l’on commence la série. Néanmoins, l’animé reste dans son ensemble visuellement harmonieux et captivant. En effet, le fait que les graphismes sortent de l’ordinaire rattrape le manque d’audace et d’originalité du scénario tout en rapprochant au maximum les héros du modèle humain. De plus, la musique, l’opening et l’ending sont sympathiques et entraînants. On peut toutefois regretter l’absence de dynamisme à certains passages de l’animé. Sur certains plans, les personnages paraissent complétement statiques. De même, il y a des épisodes où ils ne font quasiment rien pour faire avancer l’action.
Enfin, si l’action n’est pas privilégiée dans Ajin, la réflexion sur la condition humaine et ses limites sont au cœur de l’animé. Celle-ci est d’ailleurs habilement traitée grâce à l’aspect réaliste apporté par l’animation 3D et la complexité des personnages. Diverses questions existentielles sont abordées comme le rapport à la mort, la monstruosité des êtres humains, l’individualisme... ce qui ajoute de l’intérêt à l’animé.
Pour conclure, Ajin, bien que proposant un scénario pauvre en originalité et en dynamisme, reste un bon animé. Ceux qui aiment avant tout s’interroger sur la condition humaine et la complexité des êtres seront sans doute conquis. Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer que la deuxième saison soit au moins à la même hauteur que la première !