Aldnoah.Zero par AntoineRA
Aldnoah.Zero semble tout de même être un beau melting pot, qui s'annonçait prometteur et finit par apparaître terne. Si on pense beaucoup à Code Geass, ce n'est pas simplement le découpage de l'anime en deux séries d'une douzaine d'épisodes, mais aussi pour sa gestion des personnages, des méchas et du contexte. D'ailleurs, viennent également en tête Evangelion, Eureka Seven et Macross. Dans l'absolu, ce n'est pas une tare de s'inspirer, sauf qu'Aldnoah.Zero a bien du mal à rendre son univers cohérent. Un écueil majoritairement dû à cette distanciation qu'il existe envers les personnages. Plusieurs sont présentés, parfois même avec des bouts de leur passé, mais l'intrigue navigue tellement de l'un à l'autre qu'on ne les prend jamais d'empathie, même le "héros" écrit à la façon d'un Lelouch. Au final, les revirements de caractère et les réactions de certains persos sont invraisemblables, et il manque clairement d'émotions exprimées ; c'est trop froid. Par ailleurs, la guerre génocidaire qui démarre dès le premier épisode ne se ressent aucunement dans l'ambiance très light de l'anime. Tout le monde est beau et gentil, alors que le pardon et les sourires devraient laisser place à la suspicion, la violence, et un sentiment d'injustice et d'accablement chez le spectateur - bien trop rare ici.
Et puis, disons-le, il ne se passe pas grand chose comparé à d'autres animes qui auraient bouclé les mêmes événements en moitié moins de temps. L'histoire progresse très lentement, tout en se permettant des facilités - avec les habituels combats où le héros, un lycéen, établit des stratégies victorieuses, envers et contre tous - et qu'il y a un cruel manque de croissance en rythme et en dramaturgie. Bien sûr, à l'exception de l'épisode final qui, du coup, dénote totalement par rapport aux autres, amenant expressément l'excès et les moments chocs pour assurer le retour du public. Visuellement, Aldnoah.Zero ne marque pas plus que cela non plus. L'animation est bien foutue, mais le chara-design très banal et les CGI sont parfois too much, surtout quand on sent que le réalisateur ne cherche finalement qu'à mettre toute cette envergure technique en avant. On aurait aussi pu espérer de véritables passages de bravoure épiques grâce à la présence d'Hiroyuki Sawano sur la bande-son. Or, le compositeur nous ressort tous ses gimmicks de L'Attaque Des Titans et Kill La Kill en des arrangements bien plus plats et franchement moins marquants. Aldnoah.Zero me rappelle surtout le raté qu'était Valvrave, qui mangeait un peu à tous les râteliers, même s'il lui est supérieur et reste définitivement plaisant à visionner.