Si on m'avait dit que j'écrirai une critique positive sur une série réalisée par France Télévisions, je pense que j'en aurais été le premier surpris. Et pourtant, me voilà à débuter un commentaire sur Alex Hugo, série télévisée policière ayant pour cadre les Alpes françaises.
Alex Hugo, c'est l'histoire d'un ancien flic marseillais, héros éponyme, qui choisit de quitter la violence des zones urbaines dans une quête de liberté qu'il espère retrouver au sein des montagnes alpines. Ce faisant, la série retrace et narre les aventures vécues par ce dernier en tant que personnage des forces de l'ordre au sein d'une police rurale située à Lusagne, petite bourgade de la Vallée de Cervières.
Or, cette série détonne par son scénario, tout d'abord. Il faut dire que lorsqu'un écrivain français de renom comme Franck Thilliez est à l'écriture, on voit mal comment ce point-ci pourrait être un point faible de la série. Au contraire, il s'agit là d'un élément qui fait de Alex Hugo sa force en innovant et en se démarquant des shows télévisuels français habituels où les épisodes font la part belle à l'hémoglobine et aux personnages shootés à l'adrénaline. Non, ici, le script est bien plus recherché, souvent tout en finesse, sans effusion de sang, sans échanges de coups de feu dignes d'un western des années 1950. Le spectateur en sort grand vainqueur puisque l'accent est davantage porté sur la mise en place de l'intrigue et son dénouement.
De plus, s'il est un point fort de cette série, c'est assurément le choix des personnages.
Samuel Le Bihan campe à merveille le personnage principal Alex Hugo avec ses tourments, ses doutes et sa froideur apparente, d'une part, mais aussi sa sympathie et sa grande générosité, d'autre part. D'ailleurs, il suffit de savoir que Le Bihan exécute lui-même la plupart des cascades pour voir à quel point il est impliqué et prend du plaisir à jouer dans ces épisodes.
A ses côtés, Lionnel Astier joue avec brio le coéquipier d'Alex Hugo, Angelo Batalla, homme bourru mais d'une fiabilité et d'une droiture sans commune mesure. Son personnage d'homme de la montagne apparaît d'une compatibilité totale avec le héros principal, pourtant ancien flic de Marseille, pour créer un duo de choc qui viendra à bout des intrigues les plus tordues.
Dans le même ordre d'idées, on ne peut que saluer l'écriture de leur autre coéquipier, le Brigadier Tony Leblanc, policier simple à l'esprit d'équipe affirmé, ou encore celle des officiers marseillais, la Commissaire Dorval et le Lieutenant Renart.
Pour finir, et c'est sans doute là que réside la principale qualité de la série, il faut louer le choix des scénaristes de mettre en lumière la beauté du cadre dans lequel se déroule le show. En effet, voir des enquêtes se résoudre au sein d'un paysage de montagne, tantôt enfoui sous les couches de neiges durant l'hiver, tantôt verdoyant durant l'été, est un atout non négligeable qui sublime la qualité de l'écriture du scénario et des personnages.
Dans le microcosme de la télévision actuelle qui est très citadin et parisien, un tel choix de faire vivre les aventures de Alex Hugo et ses compères au sein d'un petit village alpin ne coulait pas de source. Partant, il faut rendre à César ce qui est à César et féliciter une telle prise de risques.
Ainsi, au cours des diverses saisons de la série Alex Hugo, les amateurs de ces paysages alpins qui sentent bon la liberté seront servis. En visionnant cela, la seule envie du téléspectateur est de faire le même choix que le personnage principal et de céder à l'appel de la montagne. Enfin, The Call of the Wild, comme dirait Jack London.