L’action se déroule dans le futur, à Bay City. Chaque citoyen du Protectorat, se voit implanter, à l’âge d’1 an, une pile corticale dans laquelle leur esprit est stocké en THD (Transport Humain Digitalisé). Toute conscience est donc téléchargeable dans n’importe quelle pile, en quelques minutes. Du coup, le corps dans lequel elle est implantée, l’enveloppe, importe peu car seule la destruction de la pile peut mener à la mort définitive. Evidemment, cela a un coût et seuls les Maths (Mathusalems), la « caste » la plus fortunée, peuvent vivre le plus longtemps (immortalité ?) car ils ont l’argent pour procéder à d’infinis changements d’enveloppes, voire même d’en avoir plus d’une sous la main, ou encore de faire des sauvegardes quotidiennes par satellite.
Takeshi Kovacs, un ancien militaire d’élite des Corps Diplomatiques (Diplo), se voit octroyer une nouvelle enveloppe 250 ans après sa « mort ». Après quelques flashbacks, on voit que ce n’était pas un enfant de cœur. On lui donne une nouvelle enveloppe car Laurens Bancroft, un Math, a besoin de ses services pour une mission bien particulière. Il est mort quelques temps plus tôt (mais une sauvegarde par satellite l’a fait revenir, en perdant les souvenirs de ce moment tragique). Alors que la police a conclu au suicide, lui n’y croit pas. Il pense qu’on l’a assassiné. Alors, il engage Kovacs pour retrouver qui a fait le coup. A la clé, sa réhabilitation et un gros paquet de pognon…
Une série de dix épisodes (une heure à peu près chacun) qui est disponible sur Netflix. Le générique du début est très beau. Une série dont les décors, absolument magnifiques, ne sont pas sans rappeler Blade Runner, surtout la nuit et sous la pluie, et les scènes qui se passent dans la réalité virtuelle (lors d’interrogatoires notamment) sont très matrixiennes. Une série qui comporte beaucoup de scènes de sexe (la nudité est très présente, les acteurs prennent également beaucoup de douches) et de violence (je n’ai pas compté le nombre de morts mais il y en a un paquet).
J’ai mis un petit moment avant d’entrer totalement dans la série. Le début était un peu confus pour moi. Puis, le charme a fini par opérer grâce à l’esthétique de ce monde futuriste présenté ici, mais aussi parce qu’il y a plein de personnages intéressants. Par exemple, j’ai beaucoup aimé Poe, cette IA propriétaire d’un hôtel qui n’a pas vu de client depuis longtemps qui va aider Kovacs (mais pas que) dans sa mission, et Kristin Ortega, cette femme policière, qui va jusqu’au bout de ses convictions, quitte à prendre quelques libertés avec la loi. Elle est tenace et plutôt forte. Et puis, il y a ce personnage important qui demande à chaque personne avec qui il parle s’il est croyant. Un personnage plein de surprises.
Les flashbacks ont failli me faire sortir de la série, surtout dans les premiers épisodes. Ceux que l’on voit plus tardivement, qui sont plus longs, sont beaucoup plus intéressants et permettent de comprendre pas mal de choses. Ça permet de mieux comprendre Kovacs et ses combats passés.
C’est le genre de séries qui divisent. On adhère ou on passe totalement à côté. Elle n’est évidemment pas exempte de défaut, dans son rythme notamment, mais j’ai beaucoup aimé. Les réflexions philosophiques du début de chaque épisode sont assez bateau mais elles passent vite. Les scènes d’action sont assez impressionnantes et remettent totalement dans la série si tant est que l’esprit s’évade un peu.