Amachan
7.1
Amachan

Série NHK (2013)

Je tiens d'abord à remercier Meganechan pour m’avoir poussé à m’intéresser aux séries japonaises, et plus précisément à leurs dramas.


Amachan est une comédie dramatique de 156 épisodes. Suivant la ponctualité japonaise à l’excellence, chaque épisode fait la durée de 15 minutes 00. Ce n’est ni trop court, ni trop long, la durée d’un petit plaisir. J’ai l’habitude de regarder un épisode à l’heure du repas, deux si je dois éplucher des patates. Et ça suffit à ma journée, car Amachan n’est pas une série que je veux avaler, mais bien profiter. L’avaler tout d’un coup d’ailleurs reviendrait à la recracher bien rapidement, sous l’overdose des défauts. Car cette série en a, je ne le nie point.
En fait, je pense qu’Amachan est typiquement la série que je détesterais si je n’aimais pas le Japon. Et même, j’ai bien failli l’abandonner passé les trois premiers weeks, c’est dire. Ma raison était que je reprochais à Amachan d’être une série conventionnelle, qui évolue dans un univers trop gentillet à mon goût, avec des traits plutôt gros. A la vue de ma note, vous pouvez croire que ces défauts n’étaient que des aprioris. Et pourtant non, pas tellement. De bout en bout, Amachan reste conventionnel en proposant le plus souvent des situations qui finissent bien, absolument rien de subversif non plus. L’univers, lui, n’est certes pas toujours aussi gentil avec les personnages, mais je n’ai pas vu non plus d’éléments qui cassent vraiment avec. Les gros traits maintenant, c’est autre chose.


On peut féliciter l’écriture d’Amachan. Plus d’une fois, la série m’a ri au nez. Alors que je croyais ceci, eh bien non il se passe cela. C’est souvent très malin, et même si la plupart du temps cela ne se joue que sur des détails, leur accumulation finit par rendre le visionnage très plaisant.
L’humour fait mouche. Les personnages sont hilarants, Daikichi-san en tête. Bon dieu, ce qu’il peut-être stupide entre sa ferveur sans limite au Kitasanriku ou sa capacité à chanter aléatoirement Ghostbusters. Et pourtant, dieu sait que ce personnage m’a fait rire (les yeux toujours grands ouverts de l’acteur, bon sang !), et qu’il peut réussir à être touchant et sérieux sur quelques scènes. Il n’est pas le seul, Sodegahama est peuplé d’une vingtaine de villageois tout plus attachants et drôles les uns que les autres… sans pour autant les dénuer de défauts, bien au contraire !


Plus que de me faire rire, c’est l’évolution des personnages qui va me manquer. Je pense à Hiroshi, auquel je n’attendais rien de bien au départ… et de parfait incapable, cette personne est devenue un adulte responsable qui mérite le respect. Je pense à sa sœur Yui, que je n’aimais pas forcément au départ (assez superficielle), et dont les événements font d’elle une fille capable et forte. La même pour Taneichi-senpai et son orientation qui va diverger, et pourtant il s’y fait et il y croit !
On est à la période charnière du passage de l’adolescence à l’âge adulte pour ces trois-là, et Aki en est toute aussi concernée. Mais il faut cette fois que j’en parle un peu plus en profondeur car Aki… Aki, quoi. Une série ne peut que me plaire quand on me propose un aussi beau personnage principal, jouée par une fulgurante Rena Nōnen.


Il y aurait bien des choses à dire d’Aki, de voir comment une fille « banale et maussade, sans ambition, sans coordination et sans présence » devient pourtant l’héroïne extraordinaire de cette série. C’est surement parce qu’elle y croit. Parce qu’elle à un rêve et qu’elle veut le réaliser. Parce qu’Aki n’a pas peur des limites : Elle ne les voit pas. Parce que si Aki peut paraître simplette, gare à ceux qui la sous-estimeront !
C’est l’esprit japonais pur et simple qui domine Aki et les autres personnages. Cette rage de vaincre, d’aller de l’avant. Cette raison pour laquelle les japonais ont un mot pour dire « de toutes ses forces »… Cet esprit me fascine… Je reste pantois d’admiration quand je vois Aki affronter sa mère pas comme une adolescente capricieuse mais belle et bien forte, ou bien quand je la vois engueuler Taneichi pour le faire aller de l’avant, et je ne peux m’empêcher de rire et d’être touché quand je l’entends pleurer comme un bébé alors qu’elle pourtant si brave et courageuse à côté… C’est car Aki est une fille avec un cœur d’enfant, et qui avance pourtant dans le monde d’adulte avec une superbe vaillance.
Aki est tellement drôle, attentionnée et gentille… elle ne pourrait pas être autrement vous allez me dire, elle est dénuée de toutes pensées négatives, ce qui est un bien comme un mal. Ca ne me gêne pas particulièrement et c’est aussi comme cela que je la trouve trop chouette (kakkoii comme elle passe son temps à le dire !). Et le plus étonnant dans tout cela, c’est que moi et Aki sommes aux antipodes ! Mais dans sa façon d’aller de l’avant, je me sens très proche d’elle.
Aki est un autre de ces personnages à rajouter à ma (longue) liste des « superbes personnages féminins japonais ». Rena Nōnen une actrice incroyable, quel jeu !


Ce que je peux écrire, une heure est déjà passée ! Je ne fais qu’écrire sur SC, c’est bien ma soixante-et-unième critique cette fois ? Promis, je baisse voire nullifie la cadence en 2016, il faut que j’arrête d’écrire pour tout et pour rien !
D’ailleurs, je rédige cette critique alors que je n’ai pas encore fini la série (il me reste moins d’une quinzaine d’épisodes). Je tenais à rédiger cette critique aujourd’hui (symbolisme), et puis comme je l’ai dit, je ne vais quand même pas me gaver d’épisodes. Amachan est un petit plaisir oui, intelligent et très sympa. Pourtant, il arrive parfois que je pousse de gros soupirs face au caractère conventionnel de la série « everything will be alright in the end ». Tss… Et bon sang, ces flashbacks répétés encore et encore (on doit revoir la première scène au moins une vingtaine de fois !) qui prennent gentiment le visionneur pour un idiot. Shiosai no Memory comme le (très) gros fil rouge de l’histoire, y a des limites à respecter quand même ! D’autant plus qu’il m’arrive maintenant de là siffloter, sans faire exprès car c’est loin d’être un chef-d’œuvre, une chanson pop bien sucrée qui aurait fait un tube dans les ‘80s ! Et on l’entend pendant toute la série. Toute. La. Série.


Même si je n’excuse pas ces défauts (loin de là même), je dois reconnaître qu’Akichan est un coup de cœur… et voilà que j’écris une nouvelle fois Akichan sans faire exprès, preuve de mon admiration du personnage principal qui crève l’écran. Il faut dire que l’œuvre est centrée sur elle, et non vraiment sur les Ama. Justement, j’avais peur au départ que cette série se concentre là-dessus, un peu comme le film Wood Job sur les bucherons, pour ceux qui l’ont vu. Je n’aime pas trop cette façon de faire, cette publicité déguisée pour faire venir des jeunes à la campagne. Mais il se trouve que non seulement d’être impartial sur le danger que représente la vie d’un Ama, l’œuvre les quitte rapidement au profit du parcours d’Aki.
J’apprécie le long arc à Tokyo, il y a une volonté très noble pour Aki de réussir là où elle a échoué autrefois. Et même si on n’en voit pas tellement au fond, les tokyoïtes sont bien représentés. Je pense notamment à Futomaki qui forme un antagoniste de poids, sans en être complétement un. Il représente le digne patron, peu scrupuleux mais sans en faire trop, maître incontesté de l’invitation à la consommation sans que cela pose un problème, personnage amusant et inquiétant à la fois. Je le trouve plutôt singulier et très intéressant.
D’ailleurs, j’aime bien ce marché des idols. Tout cela est très superficiel à première vue, et pourtant ces filles y croient, et à partir de là je n’ai aucune raison de me moquer d’elles. Et à la fin, elles ont beau ne pas très bien chanter, je me rends compte que Jimoto ni Kaerou est émouvante, après toutes ces épreuves traversées (la scène est très belle, et très drôle ! « ..Brazil ! »).
Notons aussi Mizuguchi qui est un sacré personnage. D’abord par son évolution, puis par son caractère très professionnel, son air toujours blasé, et pourtant sa volonté de faire décoller ses idols plus que tout au monde. C’est admirable à voir.


Ca fait plaisir de voir que, pour un premier drama, j’ai autant de choses à dire. Je ne dirais pas qu’Amachan est le gros coup de cœur qui va me pousser à regarder beaucoup de dramas, mais il est clair que je m’intéresserai maintenant à ce type de média. Je suis content de m’être poussé à continuer cette série au final ! Avis à ceux qui aime l'humour jap, la pudeur jap, et le Japon avant toutes choses !


7.5/10

stevenn33
8
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le 31 déc. 2015

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stevenn33

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