Arte sait nous offrir souvent de belles réussites ( "Hierro", "Sous influence"... ). Mais, parfois, on se demande ce qui peut pousser la chaîne à acquérir certaines œuvres. C'est d'ailleurs en visualisant cette mini série que l'on prend conscience de la difficulté à construire un thriller qui tienne la route. Il ne suffit pas d'accumuler les rebondissements surprenants pour créer une atmosphère authentique d'angoisse et donner naissance à une histoire machiavélique.
Dès le premier quart d'heure, les craintes s'installent. Les dialogues sont primaires et convenus, les situations flirtent avec le ridicule (après avoir vu Emilie et Mickael se disputer violemment, Romain va tranquillement se recoucher alors qu'il vient de voir son frère charger un long tapis dans sa voiture en pleine nuit !), et loin d'éprouver un quelconque intérêt pour ce qui est censé mettre en appétit, le spectateur n'a qu'une envie, c'est de pouffer de rire. Ce qui ne doit pas être le but recherché. Le scénario déroule ensuite un parcours tortueux, ce qui en soi ne serait pas négatif si les invraisemblances ne s'accumulaient pas avec une régularité métronomique. Toute cette tragédie se montre d'autant plus abracadabrante et artificielle que la psychologie des personnages se réduit à des actions primaires, voire gratuites, uniquement dictées par la volonté scénaristique de l'auteure. Les relations se nouent, se dénouent, se tendent, se brisent de manière aussi brutale que théâtrale.
Nous sommes à mille lieues des réussites majeures du genre, par exemple "Sharp objects"...