Cela faisait plus de dix ans que nous n'avions pas eu de nouvelles de Carrie Bradshaw et de ses copines. Est ce une bonne idée de sortir de leurs retraites nos amis les bourgeoises newyorkaises ? On va essayer de répondre à cette question de la façon la plus ouverte d'esprit, une façon assez représentative de ce que fût le show des années 90 début 2000, mais aussi d'une autre façon ce qu'il est devenu dans cette mouture 2021.
Dès les premières images, deux choses choquent, deux évidences:
Une grande absente, Kim Cattrall, l'actrice incarnant le personnage sulfureux de Samantha Jones; et la seconde, que la peur du temps qui passe a amené le reste du casting principal féminin sur la table du chirurgien qui s'en est donné à coeur joie.
Pour Samantha, il semblerait qu'il y ait un sacré bordel derrière les caméras, entre le fait que l'absente et Sarah Jessica Parker ne pouvaient pas s'entendre, que le scénario ne lui plaisait pas, et potentiellement une histoire de gros sous, entre autre, les scénaristes ont su composer avec une façon assez maline, pour envoyer des messages plus ou moins indirects à l'actrice pour laisser la porte ouverte à un éventuel retour: le futur nous le dira !
Pour la chirurgie, les premiers plans n'aident pas entre un éclairage et un maquillage pas forcément adaptés, mais au fur et à mesure des épisodes, on s'habitue et on dirait aussi qu'un soin particulier a été donné pour que cela saute moins aux yeux.
Mais sinon ça raconte quoi ? Sans spoiler, on retrouve les 3 copines restantes au milieu de leurs cinquantaines, affrontant les problèmes de leur génération, qu'elles soient devenus mamans ou non, mais dont la réussite sociale nous déconnecte du contexte de working girls dans lequel on les connaissait. Cela tendance à éluder certains problèmes, ce qui a obligé les scénaristes à amener une panoplie de nouveaux personnages.
En plus des enfants de Miranda et Charlotte, un nombre important de nouveaux personnages jeunes ou entre deux âges ont été ajoutés pour toucher un plus large public.
Et comme si cela ne suffisait pas, on a élargi le spectre des diversités en terme d'ethnicité, de genres et orientations sexuelles.
Une façon grossière pour la série de se mettre au goût du jour, car du jour au lendemain, tout leur entourage est coloré, non binaire, et autres spécificités culturelles actuelles, alors qu'à l'époque hormis deux homosexuels en seconds rôles récurrents, la série était portée par 4 hétéro blanches ce qui, il est vrai peu paraitre zéro en terme de représentativité mais était ce nécessaire ? Là on tend plus vers la sur représentativité, l'éventail étant complètement présent.
Rien de mal en soi, mais c'est plus la façon de le faire qui laisse à désirer, le tout étant là dès le début de cette nouvelle série au lieu d'amener tout ceci au fil des épisodes.
Vous me direz et alors ? Ils ont eu l'occasion de faire ces diverses rencontres tout au long des 11 années séparant le dernier film et cette série ? Oui, mais ce n'est pour la plupart pas le cas. On nous introduit une majeure partie ici, ce qui relève donc d'un réel problème d'écriture, peut être fait à la hâte du fait du non retour de Samantha ?
Il reste plaisant de retrouver les personnages, dans de nouveaux status et des situations et problématiques inédites, même si certaines peuvent sembler être juste là pour remplir un cahier des charges. Le futur nous dira, avec une future seconde saison, si il est réellement de bon goût de nous les avoir ramené, car elles ont des aventures intéressantes à vivre, et si l'absence de Samantha n'impactera pas la suite ou si son potentiel retour pourrait apporter quelque chose.