Bonjour à tous.
Cette première critique est consacrée à Angel Beats, anime que j'ai regardé récemment.
Je l'ai entendu encensé, on m'a dit si tu pleures pas à la fin, t'as pas de coeur. "
Alors je dois plutôt avoir un cerveau. Parce que la fin ne m'a pas fait pleurer, elle ne m'a même pas ému. Pourquoi ? Parce que j'ai passé l'intégralité du visionnage à me ronger les ongles, de rage.
Par où commencer ? Les bons points. Ceux qui m'ont empêché de mettre zéro. Pour commencer, l'humour. L'épisode des examens m'a fait vraiment, vraiment rire, et, globalement, l'humour de l'anime a bien fonctionné sur moi. C'est très absurde, très décalé, assez original pour être drôle. (On verra plus tard que c'est la conséquence d'un défaut.)
Mais donc, j'ai bien ri. Et, devant la première scène de combat, en musique, j'ai vibré, tant la scène était épique et... Le genre de scènes d'actions dont je rêve. Voilà d'où viennent les 3 points.
Principal problème, maintenant. Le scénario. Un stupefiant amoncellement de bullshit, de "branlette intellectuelle", et surtout, d'un nombre inimaginable d'incohérences, et de << bordel qu'est-ce que quoi >> sur un fond de tire-larmes à deux francs cinquante. Déjà. Tout ce qui a trait à l'informatique n'a strictement aucun, aucun, aucun sens. Premièrement, les pouvoirs de l'Ange viennent apparemment de l'informatique. Pourquoi est-ce la seule humaine à le pouvoir ? Mystère. Ensuite, pourquoi apeller les personnes normales "NPC"? Et si ce sont des programmes, comment un humain peut être transformé en programme ? (Je pense au pouvoir des ombres.) Ensuite. À la fin, le personnage caché, dans cette " salle informatique 2". Le programme des NPC est corrompu, donnant naissance aux ombres, soit. Dans ce cas, pourquoi Dieu, qui peut manifestement contrôler ce monde, ne fait rien ? Et, si tout est contrôlé par informatique, pourquoi Dieu n'est pas un programme ? Et, principal problème, je suis curieux de savoir comment, si tout est un programme comme il le semble, un ordinateur peut réussiter des gens. Vraiment, je suis très curieux.
Donc, ni la partie "religieuse" ni la partie "informatique" du scénario n'est cohérente. C'est donc doublement raté. Je passe également rapidement sur l'incohérence de fin, comment, si l'Ange vivait grâce aux organes du personnage principal, peut elle être morte avant lui ? Les médecins ont greffé un cœur sur un cadavre ? Et, il est dit que n'importe qui peut créer n'importe quoi à partir de simple poussière. Très bien. Maintenant, qui, ici, se contenterait de faire des armes, encombrantes et dépendantes de munition, quand on peut générer un tank, des ailes pourquoi pas, des bombes nucléaires, en une seule seconde avec une poignée de sable ? Et quelle utilité de construire une gigantesque usine (la Guilde) quand, je me répète, on peut créer n'importe quoi avez des raisins secs ?
Voilà pour les incohérences. C'est déjà suffisant pour donner 0, selon moi. Rien ne rattrape le scénario. Les espèces de scènes tire-larmes (principalement la fin) n'ont franchement rien d'émouvant, de là que, deux choses :
- Premièrement, aucun personnage n'est développé. Je ne pense pas avoir besoin d'en dire plus, les personnages sont globalement salement résumés, et inintéressants. À part T. K. Qui est simplement sublime. Et, étrangement, peut être le moins développé. On se retrouve donc avec des scènes, certes tristes (bien que ça m'irrite les doigts de le reconnaître), mais concernant des personnages qu'on ne connaît pas, ou à peine.
Mention spéciale au personnage principal, atteint du syndrome Ken Kaneki : il change systématiquement de personnalité, se retrouvent avec le charisme d'un renard malade et unijambiste. Ce qui n'est pas suffisant pour me faire, déjà, croire en ce personnage et ses objectifs, mais surtout m'empêche de ressentir de l'empathie.
- Deuxièmement, l'ambiance. À de nombreuses reprises, on sent le début de quelque chose (rien que dans l'opening) qui pourrait tourner autour de la musique, une ambiance, un univers original, dont mon imagination tirait déjà des conclusions : des combats avec la musique, des instruments "magiques", des combats dantesques... Argjlh. Car, si le comique marche, c'est parce que rien d'autre ne le peut. L'ambiance, et l'univers changeant à chaque épisode, impossible d'installer des enjeux solides, d'impressionner : tout s'auto-désamorce, car le scénariste n'a aucune constance, il a l'air complètement en roue libre. L'absence d'enjeux implique l'absence de force dans les scènes, et donc l'incapacité de faire passer des émotions (comme la pitié, ou l'admiration) autres que le rire, qui ne nécessite pas de fond sérieux. Donc on rit, on rit bien. Et on ne peut pas faire plus.
Angel Beats est donc une nouvelle preuve que recouvrir un scénario incroyablement stupide, incohérent au possible, véritable trou noir de créativité ; avec du faux bullshit pseudo religieux/informatique, de l'humour absurde, et des scènes tire-larmes vulgaires et véritablement méprisables fonctionne toujours chez les spectateurs incapables de tenter de comprendre le scénario, qui se contente de bouffer les boulettes aux larmes qu'on leur met devant les yeux.
Chez moi, ça mérite un 3. J'aurais mis -5 sans l'humour et T.K.
Et si vous voulez une œuvre sincère, émouvante, un peu drôle, et qui fait simplement réfléchir, sans être incohérent, regardez Les Souvenirs de Marnie. Il mérite bien plus votre attention.