Big in Sicile

Enfin !
Déjà auteur du très bon Il Miracolo, Niccolo Ammaniti récidive avec Anna. Peu de séries ont exercé sur moi un tel effet, à savoir celui d'un plaisir à écouter, regarder, ressentir chaque plan, chaque scène.

Associer les enfants à un comportement cruel, sadique, alors que bien souvent ils représentent l'exact opposé, l'innocence, est peut-être l'effet le plus fort qui vous scotche au fauteuil et renforce vos sentiments face à l’œuvre.

L'image est fantastique, on sort de ces plans de publicité qu'on retrouve dans tous les films, super léchés certes mais sans vie, froids comme le regard d'un mannequin sur un podium de la fashion week. On sort de ces montages MTV où les plans s'enchaînent, 1 action, 1 plan. Ici le rythme est naturel, peut-être que ça joue trop avec les flare ou les couleurs froides/chaudes au premier et arrière plan, mais je chipote. Là où très souvent on trouvera une image sombre et dé-saturée pour traiter le post-apocalyptique, ici on respecte le naturel et la mise en scène, les couleurs (importantes) viennent caresser vos pupilles.

Un scénario solide, constant de bout en bout sans faiblesse, raccourci grossier, la mise en scène baroque, précise, sans effet lourdingue, Niccolo Ammaniti est un grand et il ne tardera pas à être reconnu. On encense bien Denis Villeneuve... bref, je m'égare.

Les acteurs sont super, ce qui relève presque de l'exploit, tant la direction des gamins est compliquée. Même les tous petits sont justes. Bon et que dire de cette Anna. Un bon directeur d'acteur, une bonne actrice, ça donne ça.

Je suis rarement enthousiaste comme là. Les thèmes sont assez lourds (détails des comportements des enfants, deuil, fin de l'adolescence, devenir de la société...), le télescopage avec la réalité est troublant, C'est sur Arte et c'est, à mon avis, certainement la meilleure série actuellement.

Bravo Niccolo et merci.