On retrouve ici le brio du réalisateur espagnol Rodrigo Sorigoyen, en tandem avec son habituelle collaboratrice Isabel Pena, qui parvient à mêler dans cette mini-série les qualités de son polar urbain "Que Dios nos perdone", et celles de son thriller politico-financier "El Reino".
Comme son nom l'indique, "Antidisturbios" s'intéresse à une unité anti-émeutes de la Guardia Civil (l'équivalent d'une brigade de CRS pour la France), responsable d'une bavure lors d'une expulsion qui a mal tourné.
Une jeune fliquette très déterminée des Affaires Internes mène l'enquête, s'efforçant de démêler les responsabilités, et de remonter aux causes profondes de ce drame.
Si l'enquête s'avère intéressante (mais pas transcendante), le gros point fort de la série réside dans son ambiance tendue (soulignée par une BO électro très réussie) et dans sa mise en scène immersive, Sirigoyen n'hésitant jamais à faire durer une scène lorsqu'il le juge nécessaire.
Ainsi, on n'est pas prêt d'oublier plusieurs séquences percutantes, aussi bien celle de l'intervention initiale dans une cour d'immeuble, que la scène d'émeute avec des hooligans, ou qu'un simple repas arrosé entre collègues...
Avec sa forte dimension sociale et humaine, soulignée par une interprétation remarquable, voilà une mini-série un peu inégale (la fin apparaît légèrement expédiée), mais qui a le grand mérite de renouveler le registre du cop show télévisuel.