L'icône aux classes
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le 18 nov. 2019
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En 1979, la toute première série Mobile Suit Gundam fut diffusé et commença le début de changement de paradigme dans le genre du mecha en y introduisant une composante réaliste.
Si la franchise ne rencontrera le succès qu'après la trilogie de film remonté à partir des épisodes diffusés à la télé, sa popularité croissante vit l’émergence d'un nouveau sous-genre : le “Real Robot”.
C'est après cela que Armored Trooper Votoms verra le jour. La franchise débutée en 1983 - ainsi que son créateur/réalisateur Ryōsuke Takahashi (dont je regarde actuellement l'excellent FLAG) – peuvent en effet être considérés comme les véritables champions du genre.
Allant plus loin qu'un Gundam, qui gardait le côté fétichiste de la machine de guerre suprême qui aujourd'hui encore colle à la licence de Tomino, Votoms pousse plus loin encore la quête de vraisemblance dans la manière de dépeindre des robots géants à l'écran.
Cela commence par un pitch prenant nos attentes à revers. Dans une galaxie plongée dans le conflit depuis plusieurs siècles entre les factions ennemies de Gilgamesh et Balarant, on se serait attendu à ce que l'intrigue se concentre sur les affrontement entre les deux super-puissances. Il est dés lors surprenant que la série fasse le choix atypique de déclarer un cessez-le-feu dés la fin du premier épisode.
C'est donc dans un climat de paix incertaine que le scénario va prendre place la majeure partie du temps. On y suivra le combat d'un seul homme, Chirico, ex-soldat d'élite de l’escadre Red Shoulders de Gilgamesh, un homme aussi redoutable que déterminé à survivre, tout en cherchant à lever le voile sur la conspiration qui a fait de lui un paria aux yeux des deux armées.
Ce choix narratif permet à l'anime de se centrer sur les pérégrinations de Chirico sans avoir à compromettre les enjeux politiques de l'univers. Ainsi, chaque arc emmène le spectateur dans un nouveau décors, qui s'ils disposent d'une direction artistique de leur temps sont suffisamment variés et détaillés pour dépayser tout en changeant la dynamique du récit.
Chirico lui-même est au centre des thématiques explorées tout au long de la série.
Constamment accablé non-seulement par le fait d'être pourchassé par l'un ou l'autre camp, il est également en proie à ses démons le renvoyant à son passé en tant que Red Shoulders (qui n'avaient que faire de s'adosser un crime de guerre ou deux).
Mais derrière ces obstacles, se tient debout un homme qui désire la paix sans pour autant savoir comment l'obtenir. Ayant passé la majorité de sa vie à suivre les ordres de militaires, il ne ne sait que faire front et se plonger dans la bataille.Malgré cela, il reste défiant devant tous ceux qui souhaiteraient le voir périr ou l'asservir à nouveau. Agissant pour ça propre survie et selon ses propres valeurs, il ne pliera plus pour personne, que ce soit un empire, une armée, ou dieu lui-même.
Ce refus constant de tout déterminisme - et ce même si sa condition d'être humain devrait le condamner à n'être qu'un rouage perdu dans la machine - peint Chirico comme une force de la nature, alors même qu'il ne fléchit jamais dans ça quête universelle de vérité et de liberté.
Les personnages secondaires sont par contre plus oubliables. Bon le trio truculent suivant notre héro n'est pas déplaisant, même si la manière dont Coconna est dépeinte tend par moment vers la misogynie.
Seule Fyana tire vraiment son épingle du jeu. Initialement baptisée Proto One, Fyana est une PS – Perfect Soldier, la fameuse conspiration pour laquelle Chirico est traqué – un être humain créé artificiellement pour servir de combattant ultime, voire même de nouveau dieu. Sa personnalité servile contraste énormément avec celle de Chirico, malgré le fait qu'ils soient techniquement égaux sur le champ de bataille.
Le reste du casting est purement utilitaire, même s'ils ne sont pas particulièrement mal écrits. Mais leur nature est tellement lié à la fonction qu'ils servent dans le récit qu'il est difficile de les considérer comme des individus à part entière.
Heureusement qu'ils possèdent tous des trognes mémorable, le chara design épuré faisant le café lorsqu'il s'agit de nous donner des silhouettes variées.
Mais les stars de la série, ce sont bien les VOTOMS, ces hybrides entre mecha et exosquelette produits en masse pour alimenter un conflit plusieurs fois centenaire déjà. Contrairement à la majorité de la prod du genre, ici toute idée d'arme ultime est laissé au placard.
Produits à la chaine et impersonnels au possible, les Votoms sont une solution pragmatique et peu couteuse à l'armement d'une armée. Les carcasses de métal sont fragiles à l'artillerie ennemie, et l’utilisation d'un carburant ultra-inflammable en font de véritables pièges mortels pour tout pilote qui aurait eu le malheur d'avoir été touché une fois de trop au mauvais endroit.
Ils ont toute fois leurs avantages qu'un pilote expérimenté saura exploiter. Très mobiles, voire même plutôt rapides, ils peuvent se révéler étonnamment agiles sur un terrain à peu prêt plat. Qui plus est, ils disposent de divers aides de visée qui donnent à leurs têtes cet aspect si iconique. Enfin ils ont la capacité de programmer diverses routines de combats dans leurs interface pour s'adapter à tout terrain ou opposant.
Et du terrain ils vont en voir, adaptables à presque tout type de champ de bataille, les VOTOMS ne font tache dans presque aucun environnement, toujours parés au combat.
Combats qui sont d'ailleurs présents dans quasi chaque épisode, ce qui peut malheureusement peser sur le spectateur à long terme. En effet, la surabondance d'explosions et autres cris survenant à presque chaque épisode a tendance à rendre les affrontements difficilement supportables si l'on regarde trop d'épisodes à la suite. Et ce serait dommage, car hormis ces défauts, les escarmouches de la séries sont plutôt bien mises en scène et animées.
En conclusion, Armored Troopers VOTOMS n'a pas usurpé sa réputation de classique de l'anime de mecha. A l'exception du dernier arc un peu en deçà, on a là une aventure de qualité constante, ceux qui souhaiteraient voire une exécution sérieuse du genre seraient bien avisés de s'y mettre. Les 52 épisodes (incluant quelques récaps) se laissent facilement voir, asseyez juste de ne pas trop forcer sur le rythme de visionnage.
Je suis franchement étonné du manque de popularité de la série en occident (qui n'a jamais été édité en France), une injustice qui méritait franchement d'être rectifiée.
La franchise a connue de nombreuses suites/spin-off/préquelles sous la forme d'OAV, personnellement, je conseille celles centrées sur le passé de Chirico dans les Red Shoulders, à savoir : The Last Red Shoulder (1 épisode, 1985), Roots of Ambition (1 épisode, 1989) et Pailsen Files (12 épisodes, 2007).
Créée
le 23 août 2017
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