Premier épisode d'une trilogie d'OVAs accompagnant la série originale de 83, The Last Red Shoulder permet à Votoms de montrer de quoi ça a l'air avec une animation digne de ce nom puisqu'avec les moyens et le temps octroyé à un OVA de 50 minutes permet quand même des trucs plus classes. Mais c'est surtout une première ouverture sur le passé de Chirico dans l'armée et dans ce fameux bataillon des Red Shoulders aka l'unité des pires enculés de leur race redoutés de tous, dirigés par un typ obsédé à l'idée de créer l'ultime soldat. C'est un fait intéressant que cet OAV relie les Red Shoulders à la fameuse organisation secrète qui kidnappa le Perfect Soldier par le biais du général Pailsen, ledit ancien directeur de l'unité de salopards et qu'on reverra dans le troisième OAV ainsi que le prequel The Paisen Files. En effet, la création d'un bataillon de tueurs assoiffé de sang n'est qu'une nouvelle variation de la recherche du soldat le plus efficace dans l'entreprise de semer la terreur et la destruction le plus efficacement chez l'ennemi - le Perfect Soldier. C'est thématiquement logique, s'inscrit dans le processus qui lie guerre et évolution humaine que développait la série - en particulier dans son fameux dernier arc un peu trop injustement déprécié, et permet en outre d'apprendre quelques bribes sur le passage de Chirico dans ce bataillon.
Ce qui se joue également, c'est la "naissance" d'Epsilon, et son éducation par Fyana, essayant de tempérer ses capacités meurtrières. Le personnage qui était celui du rival borné et jaloux se fait rajouter une étrange épaisseur supplémentaire lorsqu'on constate son innocence des premiers jours, petite touche de tragique en plus. Après, Epsilon se faisant materner par son consort materno-féminin c'est quand même moins intéressant que l'association entre Chirico et trois anciens enculés fils de chien membres de son unité dont on a tenté, comme lui, de se débarrasser en les envoyant dans des missions suicides avant la fin de la guerre - il étaient trop désobéissants. L'OAV crée une sympathie très fort avec ces personnages très individualistes avec grande efficacité quand on voit que ça dure que 50 minutes, alors que pourtant ce sont des salauds finis. Ça va même jusqu'à rajouter un tic à l'un d'entre eux, pour montrer à quel point on peut soigner des mecs qui devaient apparaître dans ce seul OAV.
The Last Red Shoulder c'est simplement l'histoire d'anciens soldats qui n'ont pas tellement de raisons de s'apprécier mais qui décident de s'allier dans un objectif commun, trucider le même salaud qui les a lié dans la douleur. Le tout dans l'ambiance que Votoms nous avait habitué, cette ambiance sombre, mélancolique et désabusée, aboutissant à une grosse scène d'action assez efficace en milieu confiné.
OVA assez efficace, qui réussi, sans portant être indispensable, à bien se raccorder à ses thèmes tout en racontant une bonne histoire.